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  • : Les cahiers des diables bleus
  • : Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie, d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.
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Saïd et Diana

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Texte Libre

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Image de Dominique par Louis

  Ecrits et dessinés à partir de nos banlieues insoumises toujours en devenir

      Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.

      Bienvenue à vos p'tits messages tendre ou fous à vos quelques mots grognons du matin écrits vite fait sur le dos d'un ticket de métro à vos histoires tracées sur la vitre buée d'un bistrot, à vos murmures endormis au creux de vos draps complices des poussières de soleil passant par la fenêtre entrouverte...

      Bienvenue à vos fleurs des chantiers coquelicots et myosotis à vos bonds joyeux d'écureuils marquant d'une légère empreinte rousse nos chemins à toutes et à tous. Bienvenue à vos poèmes à vos dessins à vos photos à vos signes familiers que vous confierez à l'aventure très artisanale et marginale des Cahiers diablotins.

      Alors écrivez-nous, écrivez-moi, écrivez-moi, suivez-nous sur le chemin des diables et vous en saurez plus...

 

                                          d.le-boucher@sfr.fr


Notre blog est en lien avec celui
de notiloufoublog 2re illustrateur préféré que vous connaissez et on vous invite à faire un détour pour zyeuter ses images vous en prendrez plein les mirettes ! Alors ne loupez pas cette occase d'être émerveillés c'est pas si courant...

Les aquarelles du blog d'Iloufou l'artiste sans art  sont à déguster à son adresse                   www.iloufou.com  

26 juin 2011 7 26 /06 /juin /2011 20:36

 

 

       Je ne sais pas si vous êtes au parfum mais cette semaine c'est celle où notre Bardamu le DocteurDestouches... Céline de son blaze d'écriture est allé se faire lanlère aux fraises par une chaleur d'été africain le 1er juillet de l'année 1961...

Celine04.jpg

           Y a donc cinquante piges pile qu'il nous a abandonnés à notre sort bienheureux certainement de laisser de monde de haineux et de croûtons s'entrebaffer et s'entretuer et qu'on lui foute en fin la paix... Eh ben non ! Pas de tranquilitté post mortem sauf à ne plus jamais exister dans ce qu'il aimait jusqu'à s'en faire trouer la peau : la langue française et la petite musique des mots...

            C'est comme dans le poème de Prévert " Le pénitencier " toute la bande s'y est mise à ses trousses les rentiers les banquiers les artistes les journalistes les antis ceci et les pros cela... qu'on repende Céline haut et court qu'il cesse de nous matter du haut de son gibet d'infâmie ! Pas de frères humains pour cézigue ça non alors ! Tous en coeur si j'ose dire... les ministres les avocats les présidents les écriveux les bavants... qu'on le retue ho hisse et ho !

             Bon... aucune commémoration officielle de la mort de Bardamu alors ? Ce qu'on s'en tape mes couillons si vous saviez ! Et notre Bardamu encore bien plus y a pas de lézard ! La commémoration Céline il l'a chaque jour chaque heure chaque minute chaque seconde où quelqu'un achète feuillette lit dévore ses bouquins et se perd en rêveries au creux de son style de dentelière des faubourgs...

             En plus de l'amitié du petit trèpe Céline il a celle fidèle en diable de ses poteaux qui ne cesseront pas de lui rendre visite Route des Gardes et de lui apporter quelques galets d'océan au cimetière des Longs Réages à Meudon... Et il a l'envie et la jalousie de la clique des boutonneux à stylo de marque et à cocktails mondains et sûr que du côté du terrier qui débouche au large du Grand Bée dans la rade de Saint-Malo au pied de la forteresse où il zone avec Bébert le greffier et Agar le clebs de Meudon toutes les nights ça le fait foutrement jubiler !

             Pas de commémoration officielle hein ? Ben nous autres la sacrée Bonnie chienne du monde et mézigue on va la lui faire sa commémoration à Bardamu et chaque jour de la semaine encore pas de raison ! Alors si ça vous dit d'y mettre la patte et bien surtout vous gênez pas on passera derechef tout ce que vous nous enverrez et probable que la hargne rancuneuse et minable ira se faire lanlère... Alors en route pour un autre Voyage si vous voulez !

               Je vous ai déjà refilé quelques morceaux de mes chroniques destinées à finir bouquin si ça veut donc les références à des articles passés c'est de ça qu'elles causent... pas hésiter à farfouiller... Ce que vous lirez là je l'ai écrit exprès pour cette semaine célinienne... Et Hop ! 

 

Mort à Meudon

Un goût d’oranges amères

 celine-louis-petit.jpg

“ Entre 1944 et 1956 Céline est tombé dans l’oubli. Pas par hasard, ni par la nature des choses, ni par le jeu de cette loi bien connue qui veut qu’un écrivain célèbre entre au purgatoire dès qu’il est mort, ni parce que son style et son écriture sont tombés en désuétude, bien au contraire… ( voire épignones et imitateurs ) mais par la volonté délibérée des chiens de garde de l’intelligentsia terroriste au pouvoir. Cela s’appelle la ‘  conspiration du silence. 

Ouaouf ! Ouaouf !… Ce qu’écrit là Pierre Monnier dans les premières pages de son bouquin Ferdinand furieux qui renferme 313 missives de Céline à son adresse on peut sans hésiter d’une patte le reprendre aujourd’hui que c’est confirmé la clique des chiens de garde persiste dans sa haine et sa nuisance à l’encontre de notre Bardamu qui va fêter dans une semaine ses cinquante bougies au trépas c’est pas rien ! La troupe des chasseurs d’antisémites patentés avec pignon sur fosse béante qu’on refermera pas de sitôt est de sortie chars d’assaut et Famas en tête pour interdire qu’on fasse la moindre célébration à celui qui a changé tout le monde de l’écriture au point que désormais on gribouille après Céline si on a deux sous de poésie au cadran solaire des émotions… Ouaouf !  Ouaouf !…

Mais des clébards il en était le frangin insatiable Ferdine qui les recueillait autant que les greffes et toute la bande de la villa Maïtou… Agar le furieux lascar et Bessie la solitaire de tous les Nord ne sont que deux des compagnons de mistoufle les “ membres de la tribu ” qui “ rouspètent en aboyant, se mêlent de ce qui ne les regarde pas, demandent des caresses, offrent leur amitié… ” continue Monnier un des acharnés visiteurs de Meudon et c’est bien le moins que ce sacré galopin de chien du monde et mézigue on lui aboie ces quelques chienneries copines avec toute notre complicité d’insouciance… Parce que sans lui le Docteur Destouches et sans notre poteau Bardamu ce qu’on se rancirait à mort alors faut le dire hein ?… Ouaouf ! 

Ouais d’autant plus que nous autres comme j’ai déjà eu le bonheur de vous le raconter dans les précédentes chroniques on n’est pas de la bande des travailleurs du cerveau qui font métier de pondre des bouquins à la pelle et que c’est bien difficile et bien fatigant pour des saute‑ruisseaux de notre espèce de s’aligner… Ferdine quand on matte sa cambuse accroupie au bout du petit raidillon avec la chienne Bonnie planquées derrière le lierre qui lance ses petites paluches à l’assaut de la porte et du grillage bleu lavande rouillé avant de monter aux Longs‑Réages lui apporter notre provision de cailloux récupérés sur la plage du Sillon à Saint‑Malo tout exprès… Ferdine on sait qu’y a cinquante berges qu’il a calté de là et pourtant Bonnie et moi on est d’accord qu’y a jamais eu autant de vie dans aucun endroit que dans celui‑là… Ouaouf !… C’est à la fleur des quinquets que ça frissonne s’élance se pointe tout au bord de la frontière qu’on n’enfreint jamais au cours de nos visites qui sont la timidité et la discrétion même… surtout pas déranger l’errance bleutée et violette  de l’esprit des pensées qui incorrigible s’échappe des lieux dès qu’importun rapplique… Ouaouf !

 Chemin-vers-la-maison-de-C-line.jpg

 La fuite en Allemagne et au Danemark va sauver la vie du docteur Destouches et permettre la mise à mort de l’écrivain anéanti sous la plus implacable des conspirations du silence. Celui qui va ‘ libérer sa génération ’ s’enfonce dans l’oubli… Son nom ne sera imprimé que pour être accompagné d’insultes. La calomnie se débride. N’importe qui pourra écrire n’importe quoi sur Céline. ” qu’il poursuit l’ami Monnier Breton lui aussi comme nous autres on va pas se gêner en pays hein ?… Là aussi qu’on se retrouve dans les cabales et les abominations qui s’acharnent sur les poètes de l’existence mais Céline vous allez me dire qu’ils pouvaient tous se masser s’agglutiner se rassembler pour cracher en cœur ils risquaient pas d’y parvenir les parvenus du stylo bille les “ agités du bocal ” d’eau croupie… non ils risquaient pas… Céline il était si tant au‑delà vadrouilleur d’un monde d’ailleurs sans garde-fous toujours en transhumance parmi le troupeau des mots météores dans son ciel bleu turquoise et lavande léger léger… Nous par le fait on les connaît bien les patentés pour cause qu’on leur sert de Nègre depuis un petit bout et quand y a une vacherie succulente à s’envoyer ils hésitent pas jamais ! 

“ La persécution a pris aujourd’hui un tour officiel… Un C.N.E. ( comité national des écrivains ), baptisé ‘ Ces haineux ’ par ses victimes, a dressé et publié des listes où Céline figure en place d’honneur. Tous les écrivains dénoncés doivent être mis en quarantaine. Aucun des signataires des listes de proscription n’acceptera de figurer à l’avenir au côté d’un seul de ses maudits…” Me demande si Monnier quand il écrivait ces lignes il se doutait que Ferdine serait encore au pilori réassassiné par ces faux‑derges qui jouissent aujourd’hui de la victoire néfaste du silence de mort qu’ils ont réussi à faire régner sur le troupeau des journaleux des éditeurs qui croquent à la gamelle eux sans y regarder de trop près à la nature pas conforme du personnage depuis les cinquante piges que ça leur tombe dans l’escarcelle… " ce shylok !… ” qu’il grognait à la rigolade Céline… et tous les autres les écrivains du clan… Ouaouf !… Ouaouf !…

J’ai eu droit moi aussi à mes invectives et c’était une époque où j’étais tout à fait novice et bien niaise quant aux diktats qui sont estampillés marqués au fer rouge dessus la peau des bannis du monde idéal et merveilleux de la grande écriture et les conventions d’obligations et d’interdits j’entravais que dalle pour causer comme notre poteau Bardamu ! Je venais tout juste de mettre à réchauffer mon premier ours dans la casserole des petites histoires et je ne savais fichtre pas où je mettais les arpions en entrant dans la galère des éditions… Une fois sorti l’animal il avait eu la chance de bénéficier de l’intérêt d’une amie professeur d’Université qui nous a invités à l’intérieur d’une grande tour de verre où il a fallu causer devant ses étudiants de la façon dont cézigue pas du tout élevée au sein du sanctuaire je secouais la plume au‑dessus du papier blanc… Et ça me faisait rigoler tout doux vu que pour tout dire et comme c’est le cas de qui commence quelque chose avec la dose d'étourderie qu'y faut j’en savais pas grand-chose… Elle se doutait pas que celui qu’était à l’origine de mes griffures c’était le Docteur Destouches justement celui‑là même dont il était hors de question de prononcer le blaze dans les cours de la haute tour de verre transparente et reluisante et à mézigue non plus de Céline on n'avait jamais bavassé dans les écoles… Une ronde des muets quoi !

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Ouaouf !… son regard qui m’a ratatinée direct quand j’ai eu dit que c’était Céline qui que… ça m’a coupé la chique illico et j’ai bafouillé je ne sais trop quoi d’inaudible… j’avais pas prévu et j’étais dans l’ignorance de l’omerta et de la violence de mort qui va avec… Au retour direction la Gare du RER elle m’a accompagnée au milieu des bâtiments en dédales vidés des gens et des parkings couleur de mûre écrabouillée et avant de me remettre dans le dur elle m’a asséné d’un ton qui disait que j’avais pas la possibilité de la ramener : “ Ce type c’était vraiment une ordure !… ” et les portes se sont claquées là‑dessus et Hop !… Ouaouf !… Ouaouf !… Et pourtant y sont pas tous de la même veine les montreurs d’ours des maisons fastueuses et y a pas que Gaston qui a mis le paquet pour l’obtenir à l’époque la prose féerique de Céline… C’est encore Monnier qu’a eu l’expérience quand il s’acharnait pour la republication de Voyage “ En 1948, obtenir que l’on parle de Céline autrement qu’en le traînant dans la boue, c’est pas du puits d’amour. ” Cette phrase on peut la recopier telle quelle pour 2011 croyez pas ?

Mais lui Monnier il n’était pas du genre trouillard et en bon Breton il l’avait comme Céline l’obstination aux tripes heureusement vu que ça allait se lever haut la racaille pour le mettre à mal vous imaginez… “ Je demandai une audience et fus rapidement reçu. Je racontai mon voyage et ma première rencontre avec Ferdinand… Paul Lévy m’écoutait, sans manifester d’autre sentiment, qu’un très sincère intérêt. ( … ) Je le revois tout petit dans son grand fauteuil… Il se pencha en arrière… ‘ Pauvre et grand Céline… Comment peut‑on s’acharner sur cet homme et que lui reproche‑t‑on ?… Comment ne comprennent‑ils pas que Céline est un grand poète et qu’il a le droit de tout dire ?… ” Paul Lévy était le directeur de l’hebdomadaire “ Aux écoutes ” où Pierre Monnier marnait comme dessinateur‑pigiste qui on s’en serait douté était juif n’avait pas la hargne des chiens de garde qui nous empoisonnent l’atmosphère de Meudon à Courbevoie Seine à cette heure… “ Mais si cuirassé, si amer qu’il fut, Ferdinand me dit à plusieurs reprises combien il avait ressenti la marque d’amitié de Paul Lévy qui jusqu’au procès final prit sa défense, impavide et indifférent aux insultes dont on l’abreuva. ” Ouais c’est vrai… on peut l’affirmer que Céline tout malvenu et cornichon qu’il soit avec sa truffe d’imposteur à la ramasse et son allure d’enchanteur déchu gardant jusqu’à l’extrême instant le portrait de ses vingt piges aussi accoquiné avec la tronche des anges que Rimbe à dix‑sept ans est capable de ramasser dans sa pogne les ennemis les plus déterminés à le descendre aux enfers infinis et les amis les plus passionnés et les plus dévoués…

Dom-d-posant-les-cailloux.jpg  

Ouaouf !… Sûr qu’il faut pas croire que notre Bardamu en dépit des haineux bavards baveux pendus à ses basques croupirait à Meudon au centre de son entresol tapissé de feuillets bruissant couinant hululant leurs chants d’arquebusiers cosmiques qu’aucun autre fomenteur de sonnets ou manipulateur de pamphlets n’aurait pu atteindre la cible comme eux qui toujours s’éloignait et encore et toujours… non faut pas croire qu’il se terrait là l’isolé fantôme de l’autre côté de sa lessive de pages fumantes séchant aux mauvaises ampoules et à la torpeur moite qui faufilait par les soupirails dans l’abandon de tous… Et ceux qui aiment autant le personnage qu’il compose et décompose au fil de ses colères de ses enthousiasmes frénétiques et de ses désespoirs absolus prêts à sécher au vent de toutes les douceurs enfantines qu’il laisse surgir d’un coup avant de les engloutir à nouveau savent tous que l’épopée effarée de Bardamu n’aurait sans doute jamais été écrite si son créateur et maître n’avait pas été ce que Monnier appelle “ ces êtres surdoués pour se faire gratuitement des ennemis, quels que soient les faits et les circonstances. 

Ses plus grands poteaux étaient les plus fidèles tout comme la famille des animaux familiers. Ce qu’y a de bien quand on a le caractère qui ne transige pas avec la bêtise et la médiocrité qui fabrique les petits valets en masse et les arrivistes du spectacle qui radinent pour les places les meilleures dessous les ruisseaux dorés des projecteurs c’est qu’on n’est pas embouscaillé longtemps par les serviteurs ni par les maîtres de l’orchestre mité dedans leurs costumes de canailles dérisoires… On l’a vu drôlement nous autres la chienne Bonnie et mézigue à l’époque où mes petites écritures faisaient râler les prétendants au trône de papier mais ça leur a passé vite fait et c’est là que les frangins les vrais les poètes qui sont aussi rares que les visiteurs de l’aube resserrent les rangs et qu’on finit par n’être entourés que par des êtres aussi aériens et scintillants que les combures minuscules des étoiles… Pour Ferdine c’était Marcel Aymé Arletty Marie Canavaggia Henri Mahé Robert Poulet Roger Nimier Pierre Monnier Rebatet Pulicani et le médecin des bestioles le docteur Willemin et quelques autres qui ne l’ont jamais lâché et qui avaient faut le dire hein ?… la gouialle et la trippe pour tenir haut la dragée aux bas du front qui tentent d’user de leur pouvoir sur la couenne du dab qui crèche au ras du trottoir… C’était l’époque où on défendait ses poteaux et dans la littérature aussi y avait la solidarité de l’intelligence… Ouaouf ! Ouaouf !…

Marcel il avait pas hésité à refuser la légion d’honneur que voulait lui accrocher Vincent Auriol et il l’avait pas mâchée sa répartie “ Votre légion d’honneur et vos plaisirs élyséens, vous pouvez vous les carrer dans l’oignon. ” Et Hop ! L’était beau le temps où les mijoteurs de rêves n’avaient rien à faire des cuistots de basses-cours… Mais la terreur quand on est un écrivain dont “ L’enracinement populaire met l’œuvre à l’abri des fluctuations de la mode et des variations de la classe écrivante comme l’écrit encore Monnier et quand on stigmatise “ sans défaillance le règne des forces contraignantes qui régissent les peuples, les soumettent à leurs caprices, et les envoient aux abattoirs ” elle n’arrive pas au petit matin comme un tranchant de guillotine et puis on en cause plus…Oh non ! elle ramène en loucedé traînant du popotin et se dandinant dans les soutes les arrière-cuisines les caveaux et elle accomplit son œuvre de séparation d’avec les gens simples ceux qui pourraient vous lire si on ne les empêchait pas de connaître vos bouquins de les acheter et peut-être un jour d’en bercer quelques pages entre leurs paumes comme elles ont tenu tant de fois l’outil avec le savoir‑faire et la bienveillance des gueux… 

“ Les temps ont changé. En 1952, la terreur qui règne dans les milieux littéraires est d’une efficacité consternante.  ( … ) Deux trois semaines après sa parution, Féerie pour une autre fois tombe à plat. ( … ) Et pourtant, ça n’est pas aveuglement de ma part, ce n’est pas la foi du charbonnier, je sais que “ Féerie ” est un livre d’une richesse, d’une beauté verbale, d’une poésie bouleversante… ” ( … ) Sûr qu’ils ont changé les temps et que sans ses poteaux justement il y allait droit au casse‑pipe Céline et qu’on l’aurait enterré tout vif avec son tombereau de roses dans le casino baroque de Saint‑Malo “ … du berceau au ‘ de profundis ’ la rose répond du ciel pour vous… ” Ce que c’est drôle l’existence quand même vous trouvez ? Le Casino de Saint‑Malo la chaussée du Sillon que les morceaux d’océan céladon embarquent à pleine écume les jour des hautes eaux la douceur des jardinets face au grignotement salé des brumes et toute cette jetée qui n’a pas de fin et qui continue continue jusqu’au Grand et au Petit Bée… c’est de par là qu’ils sont venus du côté de mon paternel et pour les faire jacter ça j’ai jamais pu… Ouaouf !… Ils voulaient pas moufter et ma mother non plus et c’est bien par le hasard que l’ankou est passé par là et qu’il m’a soufflé aux esgourdes d’aller piocher mes racines du côté du pays malouin et puis de Rennes aussi pour bien faire… Ouaouf !…

  Bateau-Jos-e.jpg

“ La malle de Jersey s’annonce…se dessine… effleure l’horizon… frôle la bouée, la sonore, bourre à la lame… grandit, détache sur Cézembre… c’est de la brisure de mousse partout…mille récifs et le fort‑royal ! le majestueux rafiot borde…mille miss en mollet sautent, s’échappent… ah !…s’égaillent !…riantes !…pépiantes !…d’un pensionnat on ne sait d’où ?…retenues par le temps quelque part !…deux nègres caracolent tout autour ! mandolinant ‘ ministrels ’…c’est pas d’hier… et pensionnaires ! ”                                                                                             Féerie pour une autre fois

Que ceux qu’ont pas erré comme nous autres la foutue cavaleuse la carne de Bonnie toujours à se chercher un cabot à la renifle des derrières ci et là bohémienne de tous les quais pire que cézigue ah ouiche !… que ceux qu’ont pas fourni l’effort à l’encontre des zephs marins les plus corniauds les plus forcenés à nous déloquer nos costumes rigolos dessous l’éponge des embruns à nous arracher nos houppelandes de mirontons de la banlieue qui en peuvent plus sitôt qu’ils avalent la goulée du cavaleur océan… que ceux qu’ont pas failli tout de bon finir fétus entortillés bohêmes vagabonds sans grappins sans amarres ficelés par mille tornades de givre ramené des déserts salés d’Ethiopie et roulés là comme tonneaux au ras des appontements dans les crachins et les bourrasques de l’hiver remontant son manteau de sable à nos esgourdes ne captent pas la magie des éblouissements du vieux Céline qui ne pouvait pas vivre sans maginer les remparts de la forteresse Vauban se dressant devant lui qui était au moins leur Don Quichotte moulinant chaloupant zigzagant face à eux mais sans combat oh non !… que tous ceux‑là nous jettent par‑dessus bord et Hop là !… Ouaouf !… Ouaouf !…

 Bord-de-Seine---Meudon.jpg

Bon alors à demain !

 

 

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commentaires

B
<br /> Continuez l'ami vous tenez le bon bout !<br />
Répondre
<br /> <br /> Salut l'inconnue ( e) et merci !<br /> <br /> <br /> <br />