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  • : Les cahiers des diables bleus
  • : Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie, d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.
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Saïd et Diana

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Texte Libre

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Image de Dominique par Louis

  Ecrits et dessinés à partir de nos banlieues insoumises toujours en devenir

      Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.

      Bienvenue à vos p'tits messages tendre ou fous à vos quelques mots grognons du matin écrits vite fait sur le dos d'un ticket de métro à vos histoires tracées sur la vitre buée d'un bistrot, à vos murmures endormis au creux de vos draps complices des poussières de soleil passant par la fenêtre entrouverte...

      Bienvenue à vos fleurs des chantiers coquelicots et myosotis à vos bonds joyeux d'écureuils marquant d'une légère empreinte rousse nos chemins à toutes et à tous. Bienvenue à vos poèmes à vos dessins à vos photos à vos signes familiers que vous confierez à l'aventure très artisanale et marginale des Cahiers diablotins.

      Alors écrivez-nous, écrivez-moi, écrivez-moi, suivez-nous sur le chemin des diables et vous en saurez plus...

 

                                          d.le-boucher@sfr.fr


Notre blog est en lien avec celui
de notiloufoublog 2re illustrateur préféré que vous connaissez et on vous invite à faire un détour pour zyeuter ses images vous en prendrez plein les mirettes ! Alors ne loupez pas cette occase d'être émerveillés c'est pas si courant...

Les aquarelles du blog d'Iloufou l'artiste sans art  sont à déguster à son adresse                   www.iloufou.com  

25 juin 2011 6 25 /06 /juin /2011 22:03

 

      Pendant qu'ici à Paris dans cette ville que j'aimais le maire s'autorise sans demander l'avis de personne de placarder sur l'Hôtel de Ville le portrait du soldat israélien prisonnier des résistants palestiniens... pendant qu'il nous gratiffie d'une " promenade ben gourion " face au Musée Des Arts Premiers ce qui est une honte et un scandale de plus... voici ce qui se passe en Palestine occupée par les sionnistes depuis des lustres... 

      Tant qu'un seul homme une seule femme un seul enfant seront injustement traités dans ce monde nous continuerons à lutter contre ceux qui approuvent qui décident qui se taisent qui s'en foutent !

 Boycott Israel-copie-1

“ L’ouverture ” de la frontière à Gaza : juste des mots ?

Dimanche 19 juin 2011

 

Ramzy Baroud

             Pour les Palestiniens, quitter la bande de Gaza pour aller en Egypte est un affaire aussi exaspérante que de vouloir y entrer.

Guidés par des raisons politiques ou culturelles, la plupart des responsables palestiniens et personnalités publiques s’abstiennent de critiquer la façon dont sont traités les Palestiniens à la frontière de Rafah.

Mais ce n’est vraiment pas un langage diplomatique qui permettra de décrire la relation entre les Palestiniens désespérés - certains se battant littéralement pour sauver leur vie - et les responsables égyptiens au point de passage qui sépare Gaza de l’Égypte.

“ Les Gazaouis sont traités comme des animaux à la frontière ”, m’avait dit une de mes amies.

Prison-Palestine.jpg

Elle avait peur que son fiancé ne soit pas autorisé à quitter Gaza, bien que ses papiers soient en règle.Après avoir moi-même traversé la frontière il y a juste quelques jours, je ne pouvais qu’approuver ses dires.

 Le New York Times daté du 8 Juin écrit : “ après des jours d’acrimonie entre le Hamas et l’Egypte concernant les limitations sur ce qui pourrait passer par le poste frontière de Rafah entre Gaza et l’Egypte, le Hamas a déclaré que l’Egypte avait accepté de permettre à 550 personnes par jour de quitter la bande de Gaza, et d’étendre les heures d’ouverture du poste frontalier. ”

Et la saga continue.

Quelques semaines après l’annonce officielle égyptienne d’une ouverture “ permanente ” de la frontière - tendant ainsi une bouée de sauvetage aux Palestiniens piégés dans Gaza sous blocus - la frontière de Rafah a été ouverte pour deux jours, sous conditions, à la fin du mois de mai, puis fermée à nouveau durant quatre jours.

Maintenant elle a une fois de plus été “ réouverte. ”

Toutes ces annonces s’avèrent n’être rien de plus que de la rhétorique.

La dernière réouverture “ permanente ” a ses propres conditions et limitations, impliquant des paramètres comme le sexe, l’âge, le but de la visite et ainsi de suite.

“ Chacun a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays ”, déclare l’article 13 ( alinéa 2 ) de la Déclarationuniverselle des droits de l’homme.

Ce principe universel, toutefois, continue d’être refusé à la majorité des Palestiniens de Gaza.

J’ai été l’un des tous premiers Palestiniens à se trouver à Rafah après l’annonce d’une ouverture “ permanente. ”

Notre bus a attendu à la porte pendant un très long moment.

J’ai regardé un père tenter à plusieurs reprises de rassurer son enfant de 6 ans, en pleurs et qui montrait les signes évidents d’une terrible maladie des os.

“ Sortez les enfants ou ils vont mourir ”, criait un vieux passager tandis que lui-même haletait pour respirer.

La chaleur dans le bus, combinée avec l’odeur de sueur des gens enfermés était insupportable.

Les passagers ont décidé d’eux-mêmes de quitter le bus et de se tenir dehors, sous les regards désapprobateurs des officiers égyptiens.

Notre problème suivant a été de trouver de l’eau propre et un endroit ombragé dans la zone aride qui sépare les côtés égyptien et palestinien.

Il n’y avait pas de toilettes.

Un sentiment tangible de désespoir et d’humiliation pouvait se lire sur les visages des passagers de Gaza

.Prisonniers-palestiniens.jpg

Personne ne semblait être d’humeur à parler de la révolution égyptienne, un des sujets de conversation préférés parmi la plupart des Palestiniens.

Cette zone est régie par une étrange relation, qui remonte à plusieurs années - en 2006, l’Egypte, sous Hosni Moubarak, a décidé de fermer la frontière afin d’aider à la liquidation politique du Hamas.

La question n’a effectivement rien à voir avec le sexe, l’âge ou des questions de logistique.

Tous les Palestiniens sont traités extrêmement mal au passage de Rafah et ils continuent à souffrir, même après la chute de Moubarak et de sa famille et la dissolution d’un appareil de sécurité corrompu.

La révolution égyptienne n’a pas encore atteint la bande de Gaza.

Quand le bus a été finalement autorisé à avancer quelques cinq heures plus tard, les Palestiniens se sont précipités vers la porte, espérant désespérément se trouver parmi les chanceux autorisés à traverser.

L’anxiété des voyageurs les rend généralement vulnérables face aux employés à la frontière qui promettent de les aider en échange d’argent.

Tout cela est réellement une escroquerie, la décision étant prise par un seul homme appelé al-Mukhabarat, “ l’officier de renseignement. ”

Certains sont renvoyés tandis que d’autres sont autorisés à passer.

Tout le monde est obligé d’attendre pendant plusieurs heures - parfois même des jours - sans aucune explication claire quant à ce qu’ils doivent attendre ou du pourquoi ils sont renvoyés.

Le petit enfant très malade âgé de six ans s’accrochait à la veste de son père alors qu’ils allaient, essayant désespérément de remplir toutes les obligations.

Tous deux semblaient être sur le point de s’effondrer.

Le Mukhabarat décida que trois étudiants de Gaza en route pour leurs universités en Russie devaient être renvoyés.

Rien que pour arriver jusqu’ici, ils avaient déjà franchi tellement d’obstacles.

Leurs coeurs se sont brisés quand ils ont entendu le verdict.

J’ai protesté en leur nom et la décision a été renversée aussi arbitrairement qu’elle avait été initialement prise.

Ceux qui sont renvoyés à Gaza sont escortés par des agents antipathiques au même endroit à l’extérieur pour y attendre le même bus décrépit.

Certains de ceux qui sont autorisés à entrer en Egypte sont escortés par des agents de sécurité à travers le désert du Sinaï, faisant toute la route jusqu’à l’aéroport international du Caire pour être “ expulsés ” vers leurs destinations finales. Ils sont tous traités comme des criminels de droit commun.

“ Je ne peux pas voir mon fils mourir devant mes yeux ”, a crié le père de Saleh Mohammed Ali, âgé de 11 ans, a rapporté Mohammed Omer de l’agence IPS

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Il s’adressait ce jour-là aux troupes égyptiennes alors que la frontière était censée être définitivement rouverte - pour la deuxième fois en moins d’une semaine.

Ces nécessités impérieuses de traitement médical, d’éducation et de liberté des Palestiniens ramènent les Palestiniens en arrière.

Le siège israélien de Gaza a étouffé ses habitants jusqu’à la limite de l’étranglement mortel. L’Egypte est le seul espoir de Gaza.

“ Je vous prie d’ouvrir le passage ... Vous frères d’Egypte, vous nous avez humiliés pendant si longtemps. N’est-il pas temps que l’on nous rende notre dignité ? ” a déclaré Naziha al-Sebakhi, âgé de 63 ans, l’un des nombreux visages en détresse vus par Omer à la frontière de Rafah.

Alors qu’ils traversaient la frontière vers l’Egypte, certains des passagers semblaient euphoriques.

Les trois étudiants russes et moi-même avons partagé un taxi pour aller au Caire.

Un enregistrement d’Oum Kalsoum, Amal Hyati [ espoir de ma vie ] passait en boucle.

Malgré tout ce qu’ils ont subi, les jeunes gens ne semblaient avoir aucun ressentiment envers l’Egypte. “ J’adore tout simplement l’Egypte. Je ne sais pas pourquoi ”, a dit Majid, pensif, avant de s’endormir d’épuisement.

J’ai pensé à l’enfant de six ans et à son père.

Je m’inquiète de savoir s’ils sont arrivés à l’hôpital à temps.

Enfants-Gaza-2-copie-1.jpg

 

Ramzy Baroud ( http://www.ramzybaroud.net ) est un journaliste international et le directeur du site PalestineChronicle.com. Son dernier livre, Mon père était un combattant de la liberté : L’histoire vraie de Gaza ( Pluto Press, London ), peut être acheté sur Amazon.com.

Du même auteur :

D’une frappe de missile à une aire de jeu : la volonté de Gaza - 11 juin 2011

Retour à Nuseirat - 4 juin 2011 

Bienvenue à Gaza ! - 29 mai 2011

L’unité palestinienne et le nouveau Moyen-Orient - 7 mai 2011

La leçon d’humanité de Vittorio - 20 avril 2011

Guerre contre la mémoire palestinienne : Israël résout son dilemme démocratique - 12 avril 2011

Palestine et société civile : une force montante - 19 mars 2011Ramzy-Baroud.jpg

“ Shock and Awe ” pour les néocons : les Arabes se soulèvent ! - 13 mars 2011

“ Du Golfe à l’Océan ” le moyen-Orient est en train de changer - 25 février 2011

Ecoutez rugir le lion égyptien - 13 février 2011

Tunisie : les défis d’aujourd’hui - 4 février 2011 Généraliser la Tunisie... Contexte et Histoire - 24 janvier 2011

13 juin 2011 - Communiqué par l’auteur - Traduction : Claude Zurbach

 

Apathie collective pour punition collective

Samedi 25 juin 2011

Meg Walsh - Miftah

Prison-Gaza-2.jpg

            J’ai l’impression que ce qui m’entoure se referme sur moi à toute allure. Les barres de métal qui m’emprisonnent sont affreuses et le sol est couvert d’ordure. Des enfants aux abois essaient de me vendre des chewing gums et des bonbons.

Checkpoint, Bethlehem... Toute une population enfermée, sous occupation depuis des dizaines d’années...

Les bonbons, c’est la dernière chose que je veux en ce moment ; ce que je veux c’est sortir d’ici. Des corps se pressent contre moi dans leur effort pour passer dans la porte tournante qui ne laisse passer que peu de personnes à la fois. Si je ne me bats pas, je ne passerai jamais.

Un soldat crie sur un adolescent pour une raison que j’ignore et on refuse le passage à un père tandis qu’on laisse la fille et sa femme passer. Un vieil homme dans une file de voitures sort ses emplettes alimentaires une a une de son coffre et un jeune soldat les inspecte, le doigt sur la gâchette. Des voitures font marche arrière et les gens s’impatientent. Je suis en colère.

Il faut que je traverse le checkpoint chaque fois que je veux entrer à Jérusalem en revenant de Ramallah, alors même que Jérusalem Est est en territoire palestinien. Je dois répondre aux questions habituelles comme : “ Que faisiez-vous en Cisjordanie ? ” ou “ Avez‑vous des amis palestiniens ? ” Je suis furieuse d’être forcée de mentir. Avoir des amis palestiniens ne devrait pas être considéré comme un crime. Et je déteste qu’ils réussissent presque à me culpabiliser comme si je faisais vraiment quelque chose de mal.

Et par dessus tout, je déteste la manière dont ils traitent les Palestiniens et même si je suis mal à l’aise il y a de fortes chances que je passe le checkpoint sans trop de problèmes. Il en va bien autrement pour eux. Chaque rencontre accidentelle au checkpoint peut se transformer en persécution, détention ou pire car tout dépend de l’humeur du soldat.

J’avais sous-estimé la colère et l’anxiété que je ressentirais dans ces circonstances. Autour de moi, certaines personnes semblent très en colère et d’autres ont juste l’air de s’ennuyer. A cause de la liberté dont j’ai joui toute ma vie, je refuse d’accepter ce processus de déshumanisation. Ici et maintenant, je jure de ne jamais m’habituer, de ne jamais devenir insensible à tout ça. Pour moi ce serait devenir complice de l’injustice que constitue la domination absolue d’un groupe de gens sur un autre -ce serait trahir l’humanité. Suivant la couleur de votre carte d’identité et de la langue que vous parlez, vous êtes plus ou moins en danger.

Je ne dirai pas merci à ces soldats quand ils me rendront mon passeport. Je ne légitimerai pas leur rôle en leur témoignant de la gratitude. On ne me forcera pas à admettre que c’est un privilège de voir ses droits respectés.

Quand ils m’interrogent je leur dis que je suis allée à Naplouse au puits de Jacob qui est un site biblique où Jésus a rencontré la Samaritaine selon la tradition. Cela correspond au rôle de touriste chrétienne que je dois jouer comme tous les visiteurs qui veulent avoir des contacts avec les Palestiniens. On me regarde d’un air soupçonneux mais on me laisse passer la barrière avec les autres, comme si nous étions un troupeau d’animaux

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Quand on voit les politiques mises en place et le système d’apartheid à l’oeuvre, il est difficile de ne pas entrer dans le cercle infernal de la haine. C’est difficile de continuer à voir “ l’autre ”, celui qui fait la loi, comme un être humain ‑ ils deviennent des robots pris dans un système qui leur enseigne à obéir aux ordres et à ne pas poser de questions. Ce système nie les lois humanitaires naturelles et c’est donc une gageure de rester humain dans cet environnement inhumain. Les gens ne sont pas faits pour être emprisonnés dans des cages, ni littéralement ni au sens figuré et la race et la religion ne devraient pas être des facteurs de discrimination. Il est très ironique que tout cela se passe en “ Terre Sainte ”.

Mais comment communiquer aux autres ce que j’ai vu et ressenti quand la plupart des gens préfèrent le confort et l’ignorance à la conscience dans notre monde injuste ? Si les mots étaient capables de décrire cette oppression, je ne crois pas qu’elle pourrait se perpétuer un seul instant. Le fossé entre les mots et l’expérience vécue est large et ceux qui ont le pouvoir de changer les choses ne se rendront peut-être jamais compte de la réalité - la réalité du cauchemar qu’est l’occupation. C’est seulement parce que je l’ai expérimentée en vivant ici que j’ai fini par changer -à force de le regarder en face, de me sentir impuissante, de craindre sans cesse et partout l’intrusion de l’arbitraire.

En Palestine je me sens souvent inutile et pourtant je sais qu’il faut que je reste ici même si c’est loin d’être confortable pour moi. Je ne peux pas continuer d’être complice ou neutre parce que j’ai vu ce que cela signifiait dans ce conflit et comment l’apathie collective avait malheureusement permis à l’occupation de la Palestine de durer 44 ans. Je me tiens sur un pont entre deux mondes -un dans lequel les puissants sont silencieux et l’autre dans lequel les opprimés crient sans être entendus. C’est au delà de ce paradoxe que je cherche des réponses. Et un peu d’espoir.

 

Meg Walsh écrit pour le département d’information et des médias de l’organisation the Palestinian Initiative for the Promotion of Global Dialogue and Democracy ( MIFTAH ). On peut la joindre à : mid@miftah.org.

22 juin 2011 - Uruknet - Pour Consulter l’original

:Palestine.jpg

www.uruknet.info?p=78882

Traduction : Dominique Muselet

 

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