Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Les cahiers des diables bleus
  • : Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie, d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.
  • Contact

Saïd et Diana

Said-et-Diana-2.jpg

Recherche

Texte Libre

Texte Libre

Image de Dominique par Louis

  Ecrits et dessinés à partir de nos banlieues insoumises toujours en devenir

      Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.

      Bienvenue à vos p'tits messages tendre ou fous à vos quelques mots grognons du matin écrits vite fait sur le dos d'un ticket de métro à vos histoires tracées sur la vitre buée d'un bistrot, à vos murmures endormis au creux de vos draps complices des poussières de soleil passant par la fenêtre entrouverte...

      Bienvenue à vos fleurs des chantiers coquelicots et myosotis à vos bonds joyeux d'écureuils marquant d'une légère empreinte rousse nos chemins à toutes et à tous. Bienvenue à vos poèmes à vos dessins à vos photos à vos signes familiers que vous confierez à l'aventure très artisanale et marginale des Cahiers diablotins.

      Alors écrivez-nous, écrivez-moi, écrivez-moi, suivez-nous sur le chemin des diables et vous en saurez plus...

 

                                          d.le-boucher@sfr.fr


Notre blog est en lien avec celui
de notiloufoublog 2re illustrateur préféré que vous connaissez et on vous invite à faire un détour pour zyeuter ses images vous en prendrez plein les mirettes ! Alors ne loupez pas cette occase d'être émerveillés c'est pas si courant...

Les aquarelles du blog d'Iloufou l'artiste sans art  sont à déguster à son adresse                   www.iloufou.com  

18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 09:00

 

      Y a un moment que je ne vous ai pas parlé d'une expo ou de quelque chose comme ça hein ? C'est qu'avec mon épaule qui me fait comme une aile cassée je ne sors plus ou presque et je fais défaut à mon corps défendant aux amis mais cette fois-ci j'ai deux raisons de vous refiler le tuyau... La preExpo-2.jpgmière c'est qu'il s'agit d'un ami que vous connaissez bien vu que c'est  Jacques le photographe de nos Cahiers et la seconde c'est que ça se passe dans une de nos banlieues favorites du 9-3 à La Courneuve...


      Il s'agit donc d'une expo photos qui a commencé il y a une dizaine de jours et qui a lieu tout près de la Mairie de La Courneuve à la  Galerie le Sens de l'Art qui se trouve  50 rue Gabriel Péri 93120 La Courneuve c'est facile pour y aller et même mézigue qu'est pas douée je ne me suis pas paumée alors ! Vous prenez le RER B Gare du Nord direction Roissy ou Mitry-Claye et vous vérifiez bien qu'il s'arrête à La Courneuve et là c'est pas loin à pied suffit de demander la Mairie c'est à dix secondes...

      

 

 

Le thème de l'expo de Jacques ce sont les Femmes au fil du temps celles qui ont cessé leur activité pro et pourtant elles n'ont pas arrêté de vivre ! 

     

      Au cinéma, au théâtre, en littérature et à fortiori en photographie, la personne âgée est l'absente, le parent pauvre renvoyée à une vision dépassée, obsolète et fausse liée à son âge. Jacques Du Mont le photographe s'est lancé le défi de nous apprendre à regarder lExpo-18.jpges personnes d'un autre temps en d'autres termes... à voir la vieillesse différemment, à regarder les personnes âgées de la même façon que les autres... Ce sont des êtres vivants des personnes à part entière !Expo-7.jpg

      

 

 

 

         Il se trouve que  les portraits réalisés sont des portraits de femmes conformément au souhait de Jacques qui est parti à la recherche de visages et de corps travaillés par le temps.dame-et-bouquet-de-fleurs-tableau.jpg

    

 

 

 

     En se posant la question : comment photographier celles qu'on ne veut pas voir ou plus voir ? il nous entraîne avec leur complicité dignement et malicieusement dans leur univers quotidien plein de vie, d'humour, de revendications et de douceur...Expo-10.jpg

Expo-12.jpg

      

 

 

          La démarche est réciproque, un dialogue et des rencontres véritables dans une interaction  savoureuse et ludique qui n'en a pas fini de les étonner et nous aussi !Expo-4.jpg

      

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

      Ces femmes au fil du temps elles font partie de notre histoire ...

 

     

 

 

 

 

 

 

     

 

 

 

      Leur façon de passer à la suite quand on a bossé toute son existence est là dans ces images qui sont des petits clins d'oeils qu'elles nous adressent car à les voir on se dit qu'il n'y a ni 3ème âge ni vieillesse mais de formidables vacances !_MG_9772.jpg _MG_9603.jpg_MG_9367.jpg

_MG_9348.jpg_MG_9731.jpg_MG_9408.jpg

      

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Alors surtout ne ratez pas ça... c'est fini dans deux jours et on vous attend !Expo-6.jpg

      Il y a un vernissage de fin d'expo vendredi 19 novembre à partir de 14 heures avec de délicieuses gourmandises réalisées par les dames photographiées qui ont tenu à remercier Jacques de cette façon... Alors n'hésitez pas... On vous attend !

         Vous pouvez aussi aller faire un tour sur le blog de Jacques le photographe :

www.jecrisaveclalumiere.over-blog.com

Partager cet article
Repost0
22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 21:12

Françoise portrait       Un reportage de notre amie bretonne Françoise Bezombes la grande copine du Crasseux que vous connaissez tous dans un des coins les plus extras de notre chère Bretagne accompagné de photos de Robert Bezombes...

 

Escapades à la Pointe du Raz

Françoise Bezombes

 

      Le dimanche 24 janvier le beau temps était au rendez-vous sur notre Finistère. Aussi direction au bout du bout : la Pointe du Raz.

      Ce site est protégé et ce pour notre plus grand bonheur car ici la nature est reine. Et dire que dans les années 1980 on voulait y implanter une centrale nucléaire !! Quel massacre on aurait fait et tout un chacun ne peut que remercier les courageux habitants de PlogPointe-du-Raz-9.JPGoff et des environs d'avoir lutté efficacement contre cet absurde projet. Et vive “ Plogoff la Révolte ” !
      Les petits korrigans peuvent continuer à arpenter la lande la nuit, batifoler à leur aise dans ce lieu merveilleux classé grand site de France sans risque de contamination !

      La bruyère est ici partout présente et j'attends avec impatience le printemps pour la voir fleurir et finir d'embellir ce site. Ce sera certainement féérique sur tout le Cap Sizun.

      La pointe semble un nez qui s'enfonce dans les flots et à quelques encâblures trône le phare de la Vieille, haut de 27 mètres, qui veille sur la sécurité des marins car le Raz de Sein est dangereux pour la navigation.
       Ce phare est construit sur le rocher de la Gorlebella ( “ la roche la plus éloignée ” en breton ) et a été mis en service en 1887. Il fut le dernier à être automatisé et ce en 1995. Et je viens d'apprendre quelque chose que je m'empresse de vous faire partager : savez-vous ce qu'est un raz ?
       Eh bien en breton c'est un courant rapide. D'où le Raz de Sein, passage entre l'Ile de Sein ( que par temps clair on aperçoit paraît-il au loin ) et la Pointe du Raz.

 

       Ce 24 janvier la mer est calme. Et dire que le 15 novembre 2009, un mois après notre installation, le vent soufflait ici à 126 kilomètres/heure !! C'était notre première tempête bretonne, une sorte de comité d'accueil pour nous acclimater...Pointe-du-Raz-1.JPG

       Cette côte déchiquetée, où une magnifique plage en retrait est entourée de chaque côté par une pointe ( celle du Raz et celle du Van où se trouve une chapelle ) et porte le nom tragique de Baie des Trépassés, est sujette à légendes. Je vous livre les deux que j'ai pu trouver :

 

La Barque du Raz de Sein

 

      “ Dans les courants de la Pointe du  Raz, apparaît parfois une barque qui navigue sans sillage, toute voile dehors, contre vents et marées. Elle n'a d'autre équipage qu'un seul homme à l'arrière.
      Il tient la barre et regarde droit devant lui... C'est ‘ L'Ankou marin ’, le premier noyé de l'année. Personne n'a jamais pu l'aborder. C'est la barque
des morts. ”

 

Légende de la Baie des TrépassésPointe-du-Raz-7.JPG

 

      “ C'est dans la Baie des Trépassés que les noyés attendent, certaines nuits, la barque des morts se présentant à la grève.
      Une voix appelle un  pêcheur. Celui-ci prend place au gouvernail et, aussitôt, la barque plus rapide que le vent, s'en va rejoindre les îles bienheureuses, le paradis du couchant où débarquent d'invisibles passagers.
      La barque allégée revient aussitôt à son point de départ et le pêcheur ne se souvient plus de rien. ”

      Ces légendes ne sont pas bien gaies mais il faut dire que ce paysage est tourmenté !!

 

Mardi 9 février, nouvelle excursion à la Pointe du Raz mais... de nuit !

 Pointe-du-Raz-2.JPG

      Avec des amis venus de la Région Parisienne et fanas de phares nous sommes partis voir les phares de cette côte allumés. C'est munis de lampes torches – car bien sûr ce site sauvage n'est pas éclairé – que nous avons quitté le parking pour touristes ( mais en cette saison et à cette heure nous étions les seuls à nous aventurer ainsi dans le noir.
      Seul un camping-car et ses occupants se reposaient en ce lieu isolé la nuit ! ) et nous sommes dirigés vers le bout de la pointe par le petit sentier piétonnier.
      Nous n'avons évidemment dérangé que les lapins qui ont dû être bien surpris de voir des noctambules sur leur territoire et les facétieux korrigans ont dû se cacher sous la végétation rase car nous n'avons aperçu aucun chapeau ou bonnet de ces petits êtres surnaturels malicieux qui pourtant auraient pu nous jouer bien des tours vu notre isolement.Pointe-du-Raz-8.JPG

      Le Phare de La Vieille, depuis son îlot, nous a accueillis en venant à chaque tour de piste nous accorder un clin d'oeil, comme pour nous remercier d'avoir cheminé jusqu'à sa lumière protectrice.
      Et dans la nuit nous avons essayé de localiser ses compagnons qui, comme lui, mettent en garde les navires contre les traîtres écueils.Pointe-du-Raz-6.JPG

     







Maintenant il ne nous reste plus qu'à faire ce coin perdu au bout du bout par temps venteux car avec la tempête la Pointe du Raz doit être tout simplement sublime...

Partager cet article
Repost0
23 mai 2009 6 23 /05 /mai /2009 22:19

Des artistes ?
Epinay, jeudi, 21 mai 2009 

 Djida la grand-mère du photographe Djamel Farès

Cahiers Parl'images 

      Ouaouf ! Ouaouf ! De ce qui se passe en ce moment dans le petit monde vraiment très petit de ceux qu’on appelle “ des artistes ” j’en suis chiennement sur le cul ! Faut vous dire que si j’n’en suis pas moi loin s’en faut heureusement… j’ai l’occasion depuis pas mal de piges de m’y frotter à ce petit monde très petit des artisses en marnant dans le milieu de l’édition donc de l’écriture donc des écrivains… 
      Bon sûr que c’est moi luisant mais pas moins reluisant que celui du show-biz comme univers mégaphore et clignotant sa lampe rouge ego ego ego ! à chaque fois qu’y en a un qui passe devant le tas énorme de prétendants.

      Ouais… c’est vrai qu’on peut s’attendre de la part de gens qu’on habitue à être considérés comme des êtres à part qui bénéficient de naissance de la grandeur du génie et qui alors et contrairement à pas mal de vrais créateurs eux qui ont crevé la dalle et la zermi de leur vivant tiens donc… et qui alors que je disais touchent ric‑rac ce qui leur est dû du fait qu’ils sont des sortes de… trésors vivants… ouaf !          
      Ouais c’est drôle… parce que dans le petit monde des artistes connus et qui palpent depuis des piges donc c’est encore une partie pas ordinaire de ces gaziers‑là qui font causer d’eux et par hasard probable ceux qui dans la hiérarchie artistique si j’peux permettre d’emprunter au grand langage sont les mieux placés… 

      La hiérarchie moi qui ne suis qu’une scribouilleuse chiennement pas connue Ouaouf ! Ouaouf ! ça m’a toujours fait suer et pire ça m’a toujours paru bon à jeter… Pas dire pourquoi mais une idée comme ça que ça nous pourrit la vie. Bon revenons à nos artisses… Donc ceux qui font du bazar pour l’heure ce sont ceux qui se pointent déjà sous les feux de la rampe et des projos à tous les coins de plateaux de cinéma de salles de spectacle géantes de scènes de théâtres nationaux pleins comme des œufs… Si on résume pour faire simple s’agit en gros des vedettes de variétés des acteurs de cinoche et du théâtre on l’a dit avant et c’est tout !

      Voilà pas que notre monde déjà petit des artistes il nous devient une fraction de lui‑même qu’est pour le coup vraiment très très petite hein ? Vous suivez ?… Et c’bout infime de notre société est d’autant plus en vue et en ouïe qu’il représente vraiment que quelques privilégiés du milieu de “ l’Art ” qui n’ont rien mais rien du tout à voir j’vous assure avec tout le reste de ceux qui triment dans la création dans tous les jobs possibles… opérateurs du son… éclairagistes… costumiers… intermittents du spectacle… photographes de plateau… Et encore je n’vous cause là que de la caste en question c’est‑à‑dire le monde du spectacle vous avez pigé et pas celui des peintres… sculpteurs… céramistes… verriers… écrivains… poètes… graphistes… dessinateurs de BD… architectes… et pis de tous les autres…

      Donc notre petit monde d’artisses admirables sous les projecteurs a fait jusqu’ici largement son beurre ‘tant donné qu’il se trouve hiérarchiquement dessus des larbins de l’affaire qui marnent autour et qui sont eux que des techniciens des figurants ou des seconds rôles et que ceux qui se manifestent bizarre beaucoup moins alors qu’ils ont quand même des prérogatives me semblerait… les réalisateurs par exemple ou bien les scénaristes bon…  Se trouve qu’on a tous banqué quand on pouvait des places de concert hors de prix et que mézigue qui vous parle j’y arrive où c’est que je voulais en venir… ne va jamais plus au théâtre depuis un bail faute d’artiche pour payer la place à 40 euros premier prix sauf quand ma copine Marie Virolle qui bosse dans le même job d’édition et d’écriture que moi m’invite comme dernièrement…


      On est allées voir la pièce de théâtre Les Coloniaux aux Amandiers de Nanterre écrite et jouée en partie par Aziz Chouaki qu’est un poteau aussi… c’était ma seule incursion théâtrale pour les années passées présentes et à venir… Ouaouf ! Ouaouf ! Maintenant s’il faut qu’on cause de la gratuité de l’Art et de pourquoi y en a des artisses qui bossent gratis ou presque et d’autres qui s’assoient sur des tas de douros qu’ils n’ont pas l’intention de lâcher même s’ils en ont déjà tellement qu’ils pourraient bien partager un peu… Ouais mais ça voudrait dire lâcher aussi leurs privilèges et voilà on y est les grands mots ou les grands maux !

      Et si vous avez un peu l’habitude de fouiner dans les Petites Chroniques de ma chienne de banlieue ou de ma chienne de vie… c’est pareil y a du chien en moi partout maintenant Ouaouf ! eh bien ! vous ne serez pas surpris que cette affaire de privilèges nous ramène d’un bond à celle qui m’occupe régulier des deux sortes de cultures : la culture produite par et pour ces messieurs dames qui font partie de l’élite des Artisses des Intellectuels avec la majuscule  et de tous ceux en général qu’ont les moyens et qu’appartiennent aux classes dominantes… et puis y a l’autre… la culture populaire dont vous savez que je vous cause souvent vu que c’est celle de tous les autres en vrac… les fauchés les autodidactes les marginaux de la création et du reste… les classes popu… la nôtre…

      Ouais… et bien malgré qu’on a aboli les privilèges un certain 4 août 1789 et définitivement supprimés en juillet 1793 quand la Convention vote leur abolition complète, sans indemnité, et le brûlement des titres féodaux… se trouve qu’on est dans un pays pourri de hiérarchies et de privilèges et que nous voilà bel et bien obligés d’y revenir à c’t’histoire des deux cultures qui ont jamais cessé de séparer les gens et que l’affaire dont on cause c’est encore ça me semble… Je n’vous ferai pas un cours là‑dessus mais si vous voulez lire un paplar formidable sur le sujet de la culture et de l’éducation populaire justement allez faire un tour dans le Monde Diplo de ce mois de mai. Vous y trouverez l’article de Franck Lepage intitulé “ De l’éducation populaire à la domestication par la ‘ culture ’ dont voici le chapeau :

      “ Il y a cinquante ans, le général de Gaulle présidait à la création du ministère des affaires culturelles. La naissance de cette institution a précipité le déclin d’un autre projet, à présent méconnu : l’éducation politique des jeunes adultes, conçue dans l’immédiat après-guerre comme un outil d’émancipation humaine. Pour ses initiateurs, culture devait rimer avec égalité et universalité. ” En très gros dans cet article vraiment passionnant on apprend que le projet qui a été ajourné définitif par la création du ministère des affaires culturelles devenu depuis le Ministère de la Culture était destiné à donner accès à une culture populaire et une éducation politique aux personnes issues de milieux modestes et celui qui avait été pressenti pour s’en charger était… Albert Camus… 


      Tout me monde sait que le ministre de la culture choisi par De Gaulle a été André Malraux et on connaît la suite quant à l’égalité de chacun devant ce qu’on peut appeler sans hésiter la culture des élites ou la culture dominante… Nous reste plus qu’à imaginer ce qu’aurait pu faire Camus s’il avait eu ce poste pour lequel évidemment il était tout désigné étant donné le milieu pauvre d’Alger où il est né et où il a grandi et les obstacles qu’il a dû affronter comme tout petit gamin de la population algérienne de l’époque afin de devenir l’écrivain qu’on connaît qui n’a jamais oublié les gens modestes qui ont accompagné son enfance comme on peut le découvrir dans le bouquin extra dont je vous ai déjà causé et qui est à lire absolument : Albert Camus et les libertaires ( 1948‑1960 ) écrits rassemblés par Lou Marin, Ed. Egrégores, 2008.

      Ouais… mais revenons‑en à nos moutons bien tranquilles installés sur leur trône depuis qu’ils sont dans le giron des élites culturelles et pas décidées à le quitter ni à perdre le pognon qui va avec et qu’ils nous taxent allègrement… Faut vous dire que mézigue qui vous cause je connais un peu ce dont il est question vu que le petit milieu des artisses je le fréquente depuis un bail et celui dont je peux vous affranchir c’est celui des écrivains des poètes enfin des gens du livre en général… Là c’est encore pire si c’est possible  et ça n’se passe pas sous les feux des projecteurs mais dans le secret des maisons d’édition et des librairies et pis aussi des Salons du Livre qui sont des lieux vraiment très peu fréquentés si on compare avec ceux du show‑biz et où le fric en jeu est bien moins énorme sauf quand ça concerne une dizaine de nababs qui se partagent à peu près tout l’artiche…

      Moi qui vous cause faut que vous sachiez que j’en suis pas d’aucune sorte de ces écrivains‑là bien que j’aie publié à peu près une douzaine de bouquins sans parler des centaines d’articles chroniques textes poèmes et récits divers en revues comme tout critique littéraire que je suis et scribouilleur que je suis aussi… J’n’en suis pas du tout pas de danger… Ouaouf ! Ouaouf ! et j’ai aucune envie d’en être de la façon dont ça se magouille actuellement. Ce qui fait que ce que j’vous raconte ici c’est pas par envie ou par dépit vu que mon statut “ d’artiste sans art ” expression très jolie que j’ai raptée à mon ami Louis le dessinateur de notre blog des Cahiers me convient radical sauf un léger détail : qu’il ne m’assure pas du tout de quoi même survivre et qu’il n’est reconnu nulle part et ça c’est un peu embêtant hein ?

      Mais je vous reviendrai sur le sujet à la fin de mon baratin car c’est pas ça qui nous intéresse d’abord… Pourtant faut que vous sachiez que c’est un peu ça qui me fait écrire cette petite bafouille car quand je lis que la culture ne peut pas être gratuite sous la plume de prétendus “ artisses de gauche ” j’ai comme une magistrale et tartignole envie de rigoler qui me prend parc’que dans la géante quantité de gens qu’écrivent depuis des lustres que je connais ou pas on est presque tous pas payés pour le travail qu’on effectue… et pourtant encore… nos articles nos bouquins sont publiés… ils sont lus et ils sont étudiés dans les Facs… Et que la plupart d’entre nous ont un autre job pour bouffer. Quant à ceux comme moi qui en ont pas eh bien ! ils crèvent croyez‑moi… alors les CD à 20 euros et les DVD à 35 on se les met quelque part c’est sûr ! Ouaouf ! Ouaouf !…

 

A suivre… 

 

Partager cet article
Repost0
4 février 2009 3 04 /02 /février /2009 00:02

      D’ordinaire j’aime pas parler de choses persos quand j’écris des poèmes et quand j’emploie le “ je ” c’est pour que ceux qui lisent puissent entrer dans les mots plus facilement… mais là s’agit comme je fais parfois de donner la parole à mon grand-père aux yeux bleus à qui je dois probable mon envie d’écrire…
      Il a jamais rien écrit lui et je n’suis pas sûre qu’il aimerait mes histoires mais ce sont les gros livres aux dos rouges carton de son armoire très haut que je le regardais aller chercher pour me les lire quand la nuit nous tombait dessus à côté de la cuisinière à bois en fonte qui ronchonnait gentil auxquels je songe à chaque fois que je commence à écrire quelques mots…
       Il a jamais rien écrit mais il savait le goût léger acide et réglisse de la vie… me l’a refilé avec les glaïeuls rouges les oiseaux du ciel la lumière crépuscule qui se tire de l’autre côté le cri des hiboux aux géants quinquets dorés… A tous ceux des miens et tant d’autres ouvriers paysans artisans gens du labeur que la cruauté des heures obscures du jour ont enfoncé dans le silence je dis que c’est pour vous que j’écris et pour vous je continuerai…  




Le tant aimer

Mardi, 30 mars 2004

A Célestin mon grand-père aux yeux bleus

  

J’ai aimé le feu que tu m’as donné 

J’ai aimé l’arbre et sa forêt

J’ai aimé un matin neuf sans peur et sans honte

J’ai aimé un à un chaque matin du monde

J’ai aimé l’instant mouillé où tout se tait

J’ai aimé ton regard heureux posé sur moi

Frais comme une guirlande de petites lunes

J’ai aimé guetter l’heure de la veillée

Pendant que les vieilles femmes filaient des contes

Et démêlaient les écheveaux de nos émois

Toi et moi nous désirions caresser le monde

Comme un arbre le ciel avec ses doigts

 

J’ai aimé les mots que tu m’as donnés

J’ai aimé l’arbre et son secret

J’ai aimé sous nos pieds sentir danser la dune

J’ai aimé son ventre couvert d’étincelles

Que nous n’avions pas peur d’éteindre en marchant

J’ai aimé le désert son silence son cri

Pendant que les outres vidées sur les margelles

De nos puits rêveurs buvaient le vent

Les couleurs des fruits que tu as apportés

Mieux qu’un grand festin m’ont ravie

J’ai aimé cet instant où tout était

J’ai aimé entre nous les portes du monde

J’ai aimé leur lourd montant de bois s’ouvrant

Le seuil que nous franchissions si léger

 

J’ai aimé les cailloux que tu m’as donnés

J’ai aimé l’arbre que tu aimais

J’ai aimé la forêt d’anciens livres posés

Comme de vieilles mains sur les tables claires

De ton atelier J’ai aimé les pages

Des lettres de cet écrivain volage

Qu’avec des gestes tendres tu recollais

Pendant que les gens de bien  brûlaient ses livres

J’ai aimé ta présence comme une clairière

Où un instant se serait arrêté le monde

La forêt le désert le temps une seconde

Tout ce que j’ai aimé ne vieillira jamais.

Partager cet article
Repost0
2 décembre 2008 2 02 /12 /décembre /2008 23:18
Dialogue avec Halina Menaï
Halina Menaï est une jeune fille peintre qui vit en banlieue à Cergy et que j'ai eu l'occasion de rencontrer il y a quelques années. Son parcours déjà passionnant a donné ce dialogue que je partage avec vous en souhaitant que depuis elle ait réalisé bien d'autres création... 

 

      Halina, tout d’abord ce qui m’a frappée en regardant ta peinture, c’est qu’elle s’inscrit dans un passé, dans une histoire liée à l’Afrique et d’une certaine façon à la “ négritude ”. Toi tu es originaire d’Algérie et tu vis à Cergy. Peux-tu nous raconter comment et d’où t’es venue cette relation à l’Afrique et comment elle s’exprime par la peinture ?

 

Halina Menaï : Ma relation à l’Afrique c’est difficile à expliquer. Ce n’est pas un choix, une décision volontaire ou plutôt consciente… C’est une sorte de “ sym-pathie ”, de lien inconscient que j’ai découvert en moi. Quand je peins des visages je m’inspire la plupart du temps de photos, de personnages qui sont en fait des personnes réelles, qui existent sûrement encore et qui transportent en eux tous leurs bagages… ils viennent tous de quelque part et vont tous quelque part… et cette histoire peut transparaître par la magie de l’expressivité du corps, une expressivité qui dépasse le langage.
Quand je parcours ces photos certaines me touchent particulièrement, m’arrêtent, c’est peut-être une sorte de compréhension ou de compassion particulière. Et ce lien indéfinissable agit souvent face à des visages africains. Je ne peux pas l’expliquer plus que ça…

      Tu es très jeune mais peux-tu nous parler de l’évolution de ta création et plus en plus précisément d’où on est partie peut-être sans le savoir, et vers où tu aimerais aller ?

H.M. : C’est vrai qu’il se produit une évolution artistique et pour moi c’est un véritable épanouissement personnel. Je m’explique : cette évolution qui m’a fait dépasser le figuratif vers de plus en plus d’expressivité m’a aussi rendue plus consciente du sens de ce que je fais. En accumulant les créations, on y voit des thèmes récurrents, des associations qui finissent par nous révéler des liens avec notre propre parcours. Plus je comprends ma création, plus je me comprends et me connais, et plus je crée en moi une harmonie et ainsi trouve la paix…

      A plusieurs reprises tu mêles l’image d’un visage au graphisme très moderne, esquissé en transparence en lavis bruns ou bleus et l’écriture. Des fragments de papier ajoutés, du carton, des tissus et toutes sortes de matières vivantes dans l’emploi que tu en fais. Comment t’est venue l’idée de ces collages, de ces mélanges d’éléments divers et proches en même temps ?

H.M. :
Quand je peins, ça n’est pas prémédité. C’est une émotion forte que je transcris par la peinture. Une émotion forte dans ma vie personnelle, ou une émotion forte par la vue d’une image qui me touche et qui doit faire appel inconsciemment à mes propres émotions, à mon ressenti mémoriel.
Alors je passe dans un état particulier où je dois peindre tout de suite. Je laisse aller mon instinct et utilise tout ce qui m’entoure pour créer. La toile est pour moi l’expression de la vie, et si elle est pleine d’éléments divers c’est parce que pour moi la vie est comme ça et que c’est ça qui la rend si belle.

      La plupart des personnages que tu représentes sont Blacks comme on dit aujourd’hui. Te sens‑tu proche de celles et de ceux qui ont connu l’esclavage, le mépris, le fractionnement de leur corps et l’anéantissement de leur âme ?

H.M. : Déjà je ne me ressens pas comme ayant une couleur qui fasse mon identité, ni d’ailleurs une nationalité, ni même une terre. Et même si tout cela (mes origines…) fait partie de mon histoire donc de mon identité, je ne suis pas cela.
Je ne me sens sincèrement, aucune appartenance culturelle même si mon mode de vie doit bien être imprégné d’habitudes culturelles… Ça  vient de mon parcours marqué aussi par une sorte d’exode et de cassure culturelle entre deux parents de cultures différentes mais qui les opposaient au lieu de les laisser se rencontrer.

Donc je me suis construite moi, un peu hors culture,… mais toujours en recherche de culture. Peut-être que je retrouve dans cette culture africaine multiple un parcours qui me ressemble : fait de contrastes entre les souffrances et déchirements vécus et la vie pleine et débordante que certains réussissent à retrouver en donnant par là de l’espoir aux autres. Et j’espère que malgré la violence et la souffrance que retracent mes peintures, la vie qui s’y trouve et résiste malgré tout rend l’espoir.

      Aucune de tes peintures ne porte de titre et tu ne les signes pas non plus. Tu as écrit sur plusieurs toiles : “ Je ne signe pas les œuvres qui parlent de ma vie ” Pourquoi ?

H.M. : Peindre c’est jeter son émotion sur la toile. Jeter une émotion qu’on ne peut pas décrire avec les mots… plus tard peut-être on retrouve la possibilité de parole… Ecrire c’est évoquer ce qu’on sait et qu’on ne peut dire. Ecrire sur la toile c’est donner à voir ce qu’on tait, laisser une place à l’intuition et au ressenti pour le déchiffrage, chercher la compréhension de soi par les autres tout en en ayant peur. Je ne lirai pas ce que j’ai écrit, mais pourtant j’accepte et même presque je désire qu’on puisse le lire.

Je laisse le hasard de l’encre décider de la lisibilité et du degré d’ouverture sur mes propres secrets. Mais je suis persuadée que sans même lire, juste en déchiffrant des mots par ci par là, quelque chose passe et qu’en écrivant ainsi sur les toiles, j’ouvre des possibilités, plus que l’expressivité du visuel, je laisse comme des indices.

“ Je ne signe pas les œuvres qui parlent de ma vie ” peut-être parce que mon nom est moins moi que ma toile.
A suivre...

Partager cet article
Repost0
13 mai 2008 2 13 /05 /mai /2008 18:54

Mangeurs de terre
                              Sylvain

A Sylvain

Epinay, jeudi, 8 mai 2008

Je rêve que je n’ai pas d’autre famille
Qu’un très vieil ouvrier aux filatures
Du Nord c’était le temps de la Commune
Il s’appelait Sylvain c’était un homme bon
Il avait vingt ans et pas appris à lire
La campagne est charbon là où il est né
La maison a une treille un petit jardin
Son père trime au service d’un grand Monsieur
Un grand seigneur des terres On a la vie dure
A l’usine le travail c’est comme les billes
Qu’il garde précieuses quand il en a
Mais pas souvent si c’est bonne fortune
Si c’est mauvaise on fait leur fête aux lapins
Quand les grands chassent à courre ça a du bon
Dans la petite maison des champs soupire
La marmite Sylvain serait tout étonné
D’apprendre que Vincent qui n’est pas un Monsieur
A peint comme un labour sur une toile brune
Des pommes de terre lui quand il en a
Précieuses il les mange avec les épluchures
                        Portrait après la chasse

Je rêve que je n’ai pas d’autre famille
Qu’un très vieil homme assis son chien son fusil
Sous la treille devant la maison le soir
Attend que la campagne charbon crépite
De lampes aux verres luisants comme les yeux
Des hiboux A l’usine il est mécanicien
C’est l’hiver pas de travail on débauche dur
Lui il préférait le jardin les chemins
De givre ou de bruyère il connaît le pays
Avec ses pieds avec ses mains comme les billes
De plomb il a appris à compter faut voir
Pas un qui lui raflait c’était ses pépites
Sombres Il fait froid le jardin donne peu
Bientôt plus que des pommes de terre c’est sûr
Mais le grand Monsieur généreux qui chasse à courre
Sur son domaine les prend comme rabatteurs
Lui il n’aime pas tuer les bêtes pour rien
Eux ils ont le droit de tirer les lapins pour
Remplir la marmite grâce au seigneur
Des terres Il sent bien qu’il y a forfaiture
                                                 Mains d'ouvrier paysan

Je rêve que je n’ai pas d’autre famille
Que Sylvain son chien les hérissons du jardin
Sous la treille de la petite maison
L’été il boit un verre de vin le dimanche
Le chien à ses pieds en quête d’aventure
Il fait doux sur la photo sépia il pose
Solitaire sans savoir que c’est pour moi
Cent ans après la Commune on se rencontre
Je sais qu’il regardait les livres d’images
Peut-être qu’il a appris à lire enfin
Sa culture c’étaient les oiseaux les saisons
Les fruits les arbres les fleurs et les ruches blanches
L’âme profonde des sources et de la terre
Il ne possédait rien mais il était leur roi
Dans ses mains d’ouvrier paysan les roses
Ont la couleur du sang rouge et noir l’un contre
L’autre sur ma palette qui mirage
La campagne charbon là où il est né
Serait-il étonné que je l’imagine
Rebelle et fraternel et que je sois fière
De l’idéal humain qu’il m’a donné
Que mon labour de la peinture à l’écriture
Nourrisse le jardin et la treille mutine.
                    Sylvain dans les années 1870-80

Partager cet article
Repost0
29 avril 2008 2 29 /04 /avril /2008 00:06
                                         Rêveries...
      A la suite de l'entretien que j'ai eu avec elle à partir de son livre Les rêveries de la femme sauvage Hélène Cixous m'avait invitée à parler de ce recueil devant ses élèves à la Fac de Saint-Denis... J'ai gardé un souvenir très fort de cet échange avec une femme hors du commun... et avec les étudiantes et les étudiants tout aussi passionnés qu'elle... Voici la lettre qu'elle m'a envoyée après ces moments de travail partagé intense et vrai...
Partager cet article
Repost0
16 avril 2008 3 16 /04 /avril /2008 00:53
             Peintre ou écrivaine ?
      Celles et ceux qui viennent se balader sur notre blog des Cahiers des Diables bleus savent qu'avant d'être écrivaine j'ai trifouillé dans la barbouille pendant 20 piges et que j'en suis sortie à moitié ivre comme le bateau de Rimbe de désespoir et de folie...
      Ouais rien que ça... mais les frangines et les frangins qui sont faits aux pattes pris à la gorge par cette passion-là savent... et les autres ils ont qu'à imaginer...
      Aujourd'hui j'ai rien envie d'écrire... cette nuit j'avais la géante nostalgie et pas trop de souvenir d'où j'ai fichu les photos de mes quelques peintures que j'ai pas bazardées mais celle-là je savais...
      Je savais pour cause que c'est la dernière image que j'ai créée avant de briser mes pinceaux et que je l'ai poussée au bout tout au bout de la nuit du peintre explosé que j'étais... je vous raconterai...
      Elle s'appelle
Afrika et je n'peux pas la regarder sans douleur et sans jubilation... Après elle y a eu le rien la mort et... l'écriture...
      Je voulais juste vous l'offrir...
Afrika  huile sur bois 1995
Partager cet article
Repost0
24 septembre 2007 1 24 /09 /septembre /2007 23:01

Poèmes à deux sousDimanche, 15 juillet 2007 Epinay

J’ai écrit des dizaines de poèmes qui n’ont été lus par personne…

Et alors…

Je suis en quelque sorte aussi inconnue que l’araignée qui dans le petit matin frais de l’été tisse sa toile entre deux fleurs fragiles de coquelicots et les relie par un filet transparent qu’elle regarde se couvrir de gouttes de rosée qui s’enchantent des premiers rayons du soleil levant…

L’araignée dans le petit matin frais je la regarde tisser son poème de rosée et je me dis qu’alors ça c’est une chouette petite œuvre d’art…

Comme elle ce que je fais est inutile aux yeux du monde qui s’agite tout autour… Pourtant je crois que mes poèmes aussi sont de légers capteurs de lumière et que pour les yeux du vagabond marchant à l’aube sur les chemins bornés par des cailloux blancs et ronds il deviennent pendant un court instant inoubliables… et tout à fait superflus…

Et alors…

Ce sont ma légèreté et la présence fugace de ce qui se pose sur les fils tendus de la pièce où j’écris comme des hirondelles qu’il faut préserver du poids des reconnaissances…

Du poids des godasses lourdes qui marchent sur les petits doigts des étoiles de mer… Se laisser rouler comme les cailloux blancs et ronds par les vagues d’Océan et n’avoir assez d’être que pour habiter les rêves d’un enfant en train d’imaginer le monde…Qu’ils sont sûrs d’eux ceux qui savent le nombre de pétales des roses

Qu’ils sont sûrs d’eux debout au milieu des estrades vides

Balançant leur masque d’or devant les yeux ronds des oiseaux de nuit

Qu’ils sont sûrs d’eux ceux qui rient des mots de rien des poèmes

Ecrits du bout de l’enfance comme on met à l’abri des choses

Bien-aimées Qu’ils sont sûrs d’eux leur vieillesse sans rides

Taillée de marbre mort tue mieux que leurs miroirs de suie

Brandis face à la bouille ahurie des voyous nocturnes qui aiment

Trop se faire des festins de souris vertes et s’échanger des billes

Citron orange et grenadine bourrées de mots mouvants

Qui se tirent des yeux de verre sur les ailes des hiboux blancs

Qu’ils sont sûrs d’eux les graves fabricants de fers aux pattes

Moi j’appartiens au monde des gueux poètes sans familles

Mon p’tit sac d’histoires sur le dos je me carapate

De leurs cités de fer rien à faire je préfère les girouettes du vent

Qui chahute mes plumes d’oiseau de nuit à hautes doses

De bourrasques et d’incendies jusqu’à ce que des traîneaux de pluie

Emportent loin d’eux et de leurs livres d’or aux fenêtres closes

Les poèmes de rosée volés aux araignées par les oiseaux de nuit.

Lundi, 24 septembre 2007  A Jean le poète méconnu de la part du peuple des hiboux

          Il y a quatre ans tout juste que mon ami Jean Pélégri poète et écrivain d’Algérie s’est tiré pour un autre paysage et qu’il m’a laissée là avec un gros paquet de papiers brouillons… Il y a quatre ans que j’ai eu le plus bel héritage pour quelqu’un qui n’vit qu’avec les mots… les mots d’un poète… des poètes vu qu’à c’t’époque les gens qui fréquentaient la poésie s’écrivaient les uns les autres comme Rimbaud à Verlaine… s’écrivaient et s’échangeaient des paroles qu’on rêve d’avoir entre les mains… et puis quand on les a…

        Jean était un être rare et bon qui aujourd’hui me manque plus encore dans ce monde de furieux avec rien que des mots de haine au bec… Son amitié a été mon gros soleil rouge durant six années de rencontres et de causeries d’où il est sorti surtout un bouquin que Jean aimait bien je crois : Jean Pélégri l’Algérien Le scribe du caillou aux Ed. Marsa en 2000 et puis bien d’autres écritures dont je vous parle souvent… Le lieu où vivait Jean était une île pour moi son île d’Algérie en plein Paris dans le 14ème arrondissement tout près de la Porte d’Orléans…

          C’est là que nous avons tourné le documentaire qui raconte son histoire réalisé par Jean-Pierre Lledo quelques années avant que Jean ne nous largue comme Mohamed Dib son camarade algérien à quelques mois d’écart à peine… C’est là que nous avons ri comme des fous pendant ces journées de tournage car nous formions une drôle d’équipe tous ensemble et cet appartement était si peu commode qu’il fallait déplacer tous les meubles et que Juliette la femme de Jean se mettait en colère contre notre bazar mais juste pour le plaisir…

          C’est là que je suis revenue après la mort de Jean dans ce lieu qui n’était plus habité que par ses livres mais où Juliette et Fatima qui est Algérienne et qui s’occupe de tout désormais vu que Juliette vient légèrement de passer les 90 berges veillent sur sa présence secrète… J’y suis revenue le cœur serré pour faire l’inventaire des innombrables archives que Jean nous confiait et pour trier classer ranger dans des boîtes d’archives ce qui allait constituer à la Bibliothèque Nationale le fond Jean Pélégri. En compagnie des deux êtres que vous aimiez et que vous estimiez Camus et Dib vous êtes désormais vivant pour toujours Jean… et je suis tellement heureuse de ça que le manque de vous me peine un peu moins…

          Désormais il me reste encore une tache à accomplir… Celle de poursuivre la réalisation des Cahiers Jean Pélégri avec les brouillons de tout ce que vous avez écrit et que je déchiffre peu à peu dans vos cahiers de jeunesse que vous considériez comme des choses sans importance… Il y a là de si belles choses que le premier Cahier Jean Pélégri Les Mots de l’amitié paru en février 2007 a déjà livrées aux lecteurs étonnés de tant de mots de vous qu’ils n’imaginaient pas… C’est un gros travail cher Jean qui heureusement vous retient auprès de moi longtemps encore…  

Partager cet article
Repost0
22 septembre 2007 6 22 /09 /septembre /2007 00:25

Le feu aux livres…Vendredi, 17 août 2007 Epinay  “ Nuit sexuelle ” ou le feu aux livres…

Article Charlie-Hebdo Mercredi, 15 août 2007

“ Autodafé au Banquet du Livre ”  Marine Chanel

 

Des livres qu’on bousille en les couvrant d’huile de vidange et de goudron ça ressemble à quoi ? Mais à de l’Interdit pardi que ça ressemble ! Comme on interdisait les poèmes érotiques des Fleurs du mal de Baudelaire ou ceux écrits par Verlaine et Rimbe… comme on refusait à Artaud de faire entendre ses glossolalies à la radio et ses imprécations sexuo-anarchistes… Et à tant d’autres poètes d’écrire et de rêver de cul… ou d’anges… c’est pareil…

Quand il y a le feu aux livres dans une société où l’ensemble de la populace s’est mis à dé-penser à fond et à encenser les fondements de ce qui la tue c’est qu’il y a aussi le feu autrepart…

Les livres ne sont plus aimés parce qu’à force d’être écrits par n’importe quels maquignons des mots ils défont le sens que leur ont donné les écrivains et les poètes graveurs du temps…

S’il y a des gens qui écrivent sans avoir le sentiment d’un idéal tellement singulier qu’il nous est humainement commun… d’avoir comme l’a résumé Céline “ au moins tenté quelque chose ” pour que ce monde fou cesse un instant dans son auto-destruction absurde et réfléchisse… et pour que la barbarie des hommes s’arrête là… alors les incendies de livres ne font sans doute que nous débarrasser de leurs manifestations d’impuissance…

C’est vrai qu’on peut écrire avec légèreté avec insouciance… juste pour le plaisir et la jubilation des mots et parce qu’on ne parlera jamais trop des roses pompon de l’Oncle Ho… du béret étoilé du Che… du renard du Petit Prince… de l’arbre à pierres précieuses de Sindbab ni du lapin blanc d’Alice… et que La nuit étoilée de Vincent nous fait probable autant de bien que Guernica de Picasso ou Tres de Mayo de Goya…

Les “ Nuits sexuelles ” avec des lectures de Sade sont de l’ordre de ce qui nous affranchit des interdits qui claquemurent notre corps à l’intérieur de la morale des autres et pour ça elles sont aussi bonnes que si on y lisait “ Le dormeur du val ” de Rimbe ou bien “ La chasse à l’enfant ” de Prévert vu que toutes les formes d’interdit de vivre s’en prennent à notre corps avec la même violence…

Les livres ne sont plus aimés parce qu’ils sont devenus vulgaires au sens propre de ce mot c’est-à-dire “ chose commune ”… banale… ordinaire… sans singularité… La vulgarité ça n’est ni le corps ni le sexe qui s’y collent mais les choses réalisées sans passion… sans intelligence et sans émotion créatrice… les livres y compris…

Pas une raison pour les brûler certainement mais si on ne faisait d’incendies qu’avec les “ mauvais livres ” je crois que j’aurais autant de sympathie pour les incendiaires que pour ceux qui ont embrasé nos cités de banlieue en Novembre 2005…

   S’il y avait le feu aus livres vulgaires… aux peintures vulgaires… aux moyens de communication vulgaires… et à toutes formes de réalisations humaines et de pensées vulgaires sûr que l’ensemble de la populace aurait déjà commencé à se réveiller voire… à se rebeller et qu’avec ou sans conscience de classe elle refuserait qu’on touche à ce qui fait sa dignité humaine… la culture populaire qui est son héritage et sa force et ce qui a marqué gravé inscrit dans le temps une libération de tous les Interdits…

Qu’on brûle des livres dans une société où la culture n’a plus rien de précieux ni d’essentiel n’est pas étonnant… Ce qui est étonnant c’est qu’il y ait encore des poètes qui prennent le temps d’écrire et que tous leurs livres ne soient pas encore interdits…

 

Et pour faire suite avec la jubilation gourmande de la lectrice incorrigible et jamais rassasiée que je suis de mots jolis qu’on a envie voici là un début d’info sur un bouquin que j’ai déniché pioché dans l’énorme malle aux livres et qui m’a aussitôt tout d’suite drôlement plu parc’qu’il n’a pas d’auteurs…

Je vous en causerai plus quand je l’aurai fini ce qui ne saurait être long vu qu’il n’a que 125 petites pages… petites de format mais bien pleines de sens et de sensations ce qui me ravit terrible vous pensez bien… Il est paru y a déjà quelques encablures vu que c’est mars 2007 mais normal que j’aie eu un peu de mal à le repérer puisqu’il est écrit sur la couverture d’une couleur indéterminée… si si c’est vrai… “ Comité invisible ”…

Je songe à des copains anars toujours parés pour la bonne aventure et plus que jamais se marrant des lustres à venir qui n’vont pas être tristes fait bien le dire… Donc le bouquin s’intitule

L’insurrection qui vient réuni par le Comité invisible et publié aux Ed. La fabrique : lafabrique@lafabrique.fr  

Vous vous doutez qu’il ne s’agit pas d’une recette pour faire les crêpes et si je vous en dis quelques mots là c’est que ça fait trop du bien de sentir que la résistance s’organise et qu’on n’est pas tout seuls comme des cornichons à se débattre contre la bêtise infâme et la haine de tant de vieux gâteux mous réunis… Voici la 4ème de couv qui vous met au parfum mieux que moi :

“ Rien ne manque au triomphe de la civilisation.

Ni la terreur politique ni la misère affective.

Ni la stérilité universelle.

Le désert ne peut plus croître : il est partout.

Mais il peut encore s’approfondir.

Devant l’évidence de la catastrophe, il y a ceux qui s’indignent et ceux qui prennent acte, ceux qui dénoncent et ceux qui s’organisent.

 

Le comité invisible est du côté de ceux qui s’organisent. ”

 

Bon, ce bouquin il a beau être né avant que le pire ne nous arrive et que le ciel bleu de la banlieue ne nous fracasse toutes origines confondues Gaulois Blacks Beurs Chinois Indiens et tous les autres il est diablement présent et prêt à nous bondir entre les pattes comme les milliers de mots des poèmes écrits depuis des siècles qui sont bourrés de rébellion et de refus d’interdire autant que de roses et de renards…

Et à la veille de la première Fête de la poésie internationale pour la paix qui a lieu ce week-end un peu partout et Les Cahiers des Diables bleus y seront évident Mairie du 20èmec’est un pur bonheur d’avoir ça sous la paluche foi de jeune diablotin ! 

                                                                                                      

Partager cet article
Repost0