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  • : Les cahiers des diables bleus
  • : Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie, d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.
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Saïd et Diana

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Texte Libre

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Image de Dominique par Louis

  Ecrits et dessinés à partir de nos banlieues insoumises toujours en devenir

      Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.

      Bienvenue à vos p'tits messages tendre ou fous à vos quelques mots grognons du matin écrits vite fait sur le dos d'un ticket de métro à vos histoires tracées sur la vitre buée d'un bistrot, à vos murmures endormis au creux de vos draps complices des poussières de soleil passant par la fenêtre entrouverte...

      Bienvenue à vos fleurs des chantiers coquelicots et myosotis à vos bonds joyeux d'écureuils marquant d'une légère empreinte rousse nos chemins à toutes et à tous. Bienvenue à vos poèmes à vos dessins à vos photos à vos signes familiers que vous confierez à l'aventure très artisanale et marginale des Cahiers diablotins.

      Alors écrivez-nous, écrivez-moi, écrivez-moi, suivez-nous sur le chemin des diables et vous en saurez plus...

 

                                          d.le-boucher@sfr.fr


Notre blog est en lien avec celui
de notiloufoublog 2re illustrateur préféré que vous connaissez et on vous invite à faire un détour pour zyeuter ses images vous en prendrez plein les mirettes ! Alors ne loupez pas cette occase d'être émerveillés c'est pas si courant...

Les aquarelles du blog d'Iloufou l'artiste sans art  sont à déguster à son adresse                   www.iloufou.com  

19 janvier 2010 2 19 /01 /janvier /2010 23:28

Le retour de Sinbad suite...

Etrange-voyage.jpg

Ecoute… écoute…

Sinbad le taggeur d’oiseaux il avait appris dedans la Medina des Arabes à vivre milieu des autres des gaziers pas toujours frangins et des fois même avec eux c’était un peu trop près… Et pis dedans la famille de M’mâ Zoulika et d’Yahya ils étaient nombreux autant que des p’tits rats au cul rose les uns par‑dessus et les autres par-dessous qui chevauchaient culbutaient les coussins aux tissus dorés argentés… les taffetas pailletés violet et citron qu’encombraient les tapis kabyles… ribambelle riboulant lurons lurones…

Vrai qu’on avait pas un recoin de piaule où s’faire son cinéma rien qu’à soi sans qu’les loustics ils radinent et qu’ils t’interrogent si ça va ? Les p’tits rats guenilles de pull‑over taxé aux grands à godiller burnous dessus leurs fringues… Cornichons de trois piges dressés sur leurs arpions… Clowns aux tiffes qui tortillent autour des perles et des bouts de laine que les djeda attachent faut qu’ils soient mutins comme sortis des chapeaux magiques ! 

Sinbad il les regarde défiler tous le long des corridors miroirs qui brillent pétillent de leurs frimousses où ses souvenirs d’hier sont pendus comme des manteaux d’école aux pathères du couloir… Les p’tits ils lui mettent d’l’émotion plein ses boyaux à s’les rappeler qui lui sautent sur le râble s’il rentre à la night ils le guettent toute la troupe des lapins sauvages Pou ! Pou ! Pou ! et Hop là ! après son pardessus qu’il se sape avec des fois pour des virées par ordinaires ils frétillent s’accrochent… Et s’il veut qu’ils squattent son pieu et sa portion de couvrante que déjà il l’a en commun avec Wael qu’a l’âge pareil que lui et qu’est le dernier des fils d’Abu Jawel et de M’mâ Fayrouse les voisins de M’mâ qu’agitent la baraque d’à côté avec leurs dix marmots mais c’est beaucoup moins qu’eux autres il a qu’à laisser faire et il aura la bande qui va radiner vu que chez M’mâ c’est le coin le plus recherché d’la Medina !

Dessus les escaliers de ferraille repeints en jaune citron par Sinbad et les poteaux de M’mâ la tribu des p’tits frangins qu’arrête pas d’escalader deux par deux et de l’autre sens de jouer à saute les marches et Hop ! et Pan !… Les lardons multicolores sapés de fringues nuages que les grands on usées défoncées écorniflées qui dépenaillent des morceaux de tee‑shirts rouge grenade… des pans de capuches vert buissons… des bénouzes bleu de chauffe rafistolés de poches peluche jaune… chocolat… vanille… qui trissent lapins sauvages à p’tits bonds… Pou ! Pou ! Pou ! dedans les flaques de boue…La différence les bestioles qu’ont leurs terriers tunnels dessous les ruelles tortilleuses et racoleuses mignonnes de pots à géraniums roses et lilas elles volent virent camouflent s’élèvent retombent entre les guibolles folles des marmailles lurettes… Ziouh ! Et Boum ! Boum ! Boum ! les tôles qui rebondissent que ça vibre jusqu’au fin fond des baraques et la théière dessus le plateau de cuivre elle carillonne et gesticule brinquebale qu’on dirait un crapaud quand y s’y mettent tous… Boum boum ratatataboum ! 

Alors Sinbad l’idée de Mario qu’il vienne lui aussi crécher dans la p’tite maison de pêcheurs chaulée blanc et ardoisée gris-bleu au bord des marais avec les hirondelles de mer qui s’paient des festins de poiscailles argentés pour fêter leur rencontre ça n’l’étonnait pas et il trouve ça tout naturel ! Surtout qu’à l’intérieur de la bande de ceux qui zonaient là en attendant des destinations plus glorieuses et des aventures au long cours y avait aussi Tomy le copain actuel de Jean débarqué de Rotterdam la ville de l’homme de bronze le témoin des razzias destructions par les zincs rase-mottes qu’avaient tout réduit néant la ville écorchée à vif avec son soleil de peau à sang qu’éclabousse des tranches d’orange ouvertes… Vraoum !  Mais Rotterdam c’était d’abord un d’ces géants ports du Nord une trouvaille d’océan qui remonte ses couvertures d’écume et de bave en haut des polders et d’un coup là il s’apaise il se couche paillasse au ras de ses centaines de quais ses docks ses passerelles ses escales métal et cordages l’épate alors que c’est !

Tomy il avait appris là le turbin de docker qui démarrait le soir  au quartier des marins milieu des filles… Elles rêvaient toutes à des navires qu’allaient les emporter ailleurs et même si y’avait des années que ça dure et que ça a plus rien d’original… Et pis à force elles étaient plus trop jeunes mais elles y croyaient encore… et ça les rendait bien gentilles et marioles en prime !

Ça faisait six mois à peine que Tomy était dans l’secteur et il avait eu à l’aise le temps de s’éprouver face aux dockers professionnels. Les quelques tatouages qu’il arborait très fier comme des pages de livres dessus son dos ils avaient fini par lui mitonner un personnage potable qui s’était fait accepter par l’équipe des gaziers qu’étaient tous des batailleurs costauds comme des bittes d’amarrage et qui la ramenaient au syndicat comac ! Des charpentés maçons boiseurs ferrailleurs qu’ils te maniaient l’herminette à t’éplucher les poutres d’arbres des baobabs des fromagers des hévéas des mastars qui terminaient planches de quarante mètres dedans les ports ! 

Tous les ports ils les avaient furetés les gars sans pâtir et vraiment c’était les fortiches les brutasses les bourricots qui se retrouvaient là mazette ! Avec Tomy alors ça serait moins difficile pour Sinbad de s’creuser son trou parmi ces types et d’choper les manières qu’il faut et celles qu’il faut pas milieu des affranchis d’la marine qu’attendaient pour décharger les bateaux de leurs cargaisons direct provenance de Rio de Janeiro de Caracas d’Hambourg de Vladivostok et d’ailleurs sitôt leur retour au port… Ce qu’il en savait Sinbad à c’t’époque des ports c’est peau de balle vu que lui c’est au bord du fleuve qu’il a crapahuté toujours et c’qu’il prend depuis qu’il est rendu aux Chasseurembarcadères des navires de commerce des entrepôts qui reniflent les tonnes de saumure et des frigos où la flotte elle ruisselle au bitume noirâtre ils l’aurait pas soupçonné pourtant il a filé ses esgourdes aux récits des zimmigris mais là ça dépasse énorme !

Tomy il a d’abord jeté sur Sinbad ramené par Mario à la p’tite cahute de pêcheurs chaulée blanc sur le rebord du marais gardée par deux hérons sentinelles un oeil d’habitué aux rencontres fugitives avec ceux qui viennent sans savoir les gougnafes à qui ces moments de se frotter à la carapace de l’existence ils ne laisseront presqu’aucune trace dedans la peau… Ici c’était pas pareil qu’à l’intérieur des murailles d’la Cité forteresse… D’un côté c’était le port avec ses journées plus courtes vu qu’on avait déchargé toute la nuit et ses coups de langue soleil et sel qui laissent une caresse couleur caramel et la sensation que tu vis rien qu’avec ça et avec le vent qui nourrit le corps d’une passion toujours nouvelle…

Et de l’autre c’étaient les cales des bateaux au fond à douze mètres des catacombes qui balancent tout au bout des intestins de planches peintes qui forment des compartiments qu’on lave récure racle ensuite à la brosse que les boyaux les coulées de sang des poiscailles les peaux grasses et givrées d’écailles bleuâtres tout ça disparaisse et fissa ! Sur le panneau du pont on pataugeait mollusques vitrifiés debout dans les bottes les tabliers raides de pétales de glace du zeph par zéro degré milieu de quatre à cinq mille tonnes de poissons qu’on entassait au fond des caisses à la pelle… Raouf ! C’étaient de drôles de trésors ces poiscailles que le cartahu qui couinait ses mètres de câble Craou ! Craou ! Craou ! et son moteur électrique sortaient remontaient déboulinant des mousses mauves du trou qui les avait engloutis maternel… Le type qu’était un des anciens à bord muni d’son crochet déversait le tas qui gluait à donf dessus un tapis roulant pendant qu’les trieuses jacassaient les paluches à crevasses qui fouillaient la glace sous leurs gants épais de caoutchouc…

C’était un monde qu’avait pas pitié celui des océans et d’ses bonshommes et ses bonnes femmes qu’avaient tous eu un jour ou l’autre un rambot avec la dèche et lLes voyageursa poissarde pareil qu’il s’est expliqué Sinbad quand il a eu tiré la première night dans le ventre des navires… Pas pitié d’accord mais la grandeur et la caboche bien solidaire et bien muette aux malheurs ils l’avaient et Sinbad il a pigé que si y’avait des gens qui seraient ses amis quelque part dans c’t’aventure c’est par ici qu’il les trouverait yalla !

A suivre...

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