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  • : Les cahiers des diables bleus
  • : Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie, d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.
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Saïd et Diana

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Texte Libre

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Image de Dominique par Louis

  Ecrits et dessinés à partir de nos banlieues insoumises toujours en devenir

      Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.

      Bienvenue à vos p'tits messages tendre ou fous à vos quelques mots grognons du matin écrits vite fait sur le dos d'un ticket de métro à vos histoires tracées sur la vitre buée d'un bistrot, à vos murmures endormis au creux de vos draps complices des poussières de soleil passant par la fenêtre entrouverte...

      Bienvenue à vos fleurs des chantiers coquelicots et myosotis à vos bonds joyeux d'écureuils marquant d'une légère empreinte rousse nos chemins à toutes et à tous. Bienvenue à vos poèmes à vos dessins à vos photos à vos signes familiers que vous confierez à l'aventure très artisanale et marginale des Cahiers diablotins.

      Alors écrivez-nous, écrivez-moi, écrivez-moi, suivez-nous sur le chemin des diables et vous en saurez plus...

 

                                          d.le-boucher@sfr.fr


Notre blog est en lien avec celui
de notiloufoublog 2re illustrateur préféré que vous connaissez et on vous invite à faire un détour pour zyeuter ses images vous en prendrez plein les mirettes ! Alors ne loupez pas cette occase d'être émerveillés c'est pas si courant...

Les aquarelles du blog d'Iloufou l'artiste sans art  sont à déguster à son adresse                   www.iloufou.com  

15 janvier 2010 5 15 /01 /janvier /2010 23:06

Le retour de Sinbad suite...

Océan

Peut-être que ça a duré deux plombes ou plus on n’sait pas ce bout de temps où Sinbad il est resté sur ce banc-là avec le soleil endormi avant de se réveiller à cause de la sensation bizarre que quelqu’un lui chatouillait le nez à l’aide d’un brin d’herbe… C’était Mario qu’avait son âge tout au plus et qui le matait en rigolant dessous ses épaisses boucles noires de ses p’tits quinquets sombres et félins…

Mario c’était un jeune métis mi-napolitain mi-gitan d’après sa mère qu’était venu de Florence en stop avec sa copine Sabrina qu’il a trouvée sur la route en train d’se baigner toute nue à la fontaine d’un bled du Sud sous l’regard en furie des paysannes et qu’il a sauvée d’un sort redoutable en la recouvrant d’son pull qui lui tombait aux genoux… Les pèquenauds eux ils demandaient pas mieux d’se le rincer et ils avaient déjà pas mal de verres de jaja tord boyaux affreux dans le blaire quand Mario s’est pointé pour le sauvetage !

Mario sitôt qu’il l’a vue comme une p’tite fée des eaux qui s’ébattait devant le tarbouif des vieux saligauts qu’étaient tous en train de se bousculer au bistrot de la place du village miteux quasi déserté d’l’existence il a d’abord eu le réflexe de se déloquer et d’y plonger fissa dedans les chandelles de gouttelettes qui reprenaient la lumière bleu d’iris de l’été pour un tango diablement magique mais les hurlement des bonnes femmes elles l’ont dessaoulé recta… Les vieux eux ils étaient à leur affaire et y avait pas à craindre qu’ils fassent des mauvaisetés vu qu’ils avaient plus les moyens et que de mater tout débandeurs qu’ils étaient devenus ça les ravigotait assez ! Mais c’était du côté des femelles que ça provenait le réel danger le pas bon pataquès et qu’y avait à se dépêcher de machiner la parade qu’il s’est dit Mario pendant que la petite naïade elle jouait à l’otarie et que sa peau reluisait dessous la giboulée heureuse…

‑ Eh regardez‑moi la p’tite putain la dévergondée la dégoûtante c’qu’elle leur montre hein ?… vous voyez ! vous voyez ! C’est pas un malheur qu’une cochonnerie com’ça qui vient s’traîner par chez nous autres hein ?

La première du lot la plus énervée elle avait des hanches trois fois celles de Sabrina et dedans sa blouse Mario il la trouvait monstrueuse pareille qu’une ogresse avec ses bras qui s’agitaient comme des pâles d’une moissonneuse fouraillant milieu des touffes d’épis craquants et ses manches qu’elle avait retroussées haut ça laissait voir qu’elle était forte et bien charnue et que ç’avait été avant une belle pépée comme on en trouve dans les campagnes fraîches et pas sauvages du tout… Une sorte de déesse primitive aux mamelles qui dodelinaient et qu’on sentait pleine d’une colère maternelle farouche devant la lutine joueuse qui s’amusait dans le ruissellement bleu ardoise qui musiquait sur elle… Les pèquenauds elle s’en souciait comme d’une chique mais les femelles elles approchaient en rangs offensifs yalla !

‑ S’pèce de saleté tu vas tâter d’la rouste que ça t’enlèvera l’feu qui t’court le cul ! elle a grondé la matrone en bondissant de toute sa personne qu’est venue se culbuter contre le rebord de pierres de la fontaine à la hauteur d’son estomac c’qui l’a bien ralentie du choc et qu’a permis à Mario qu’avait tourné de l’autre côté de récupérer l’apprentie sirène qu’entravait rien à l’aventure et de lui chonues-210-petit.jpgpper sa p’tite culotte et son jean au passage avant que les furies houspillent son tee-shirt et ses baskets en morceaux…

‑ Grouille‑toi nom d’une burette qu’elles vont t’mettre en lambeaux comac les harpies ! Allez vite fait arrive sirène qu’il a ajouté en se marrant trop devant la bouille de piaf de Sabrina qu’avait sauté sur sa culotte et qui fouillait les alentours de ses calots vert pomme pour chiper le chemin d’la fuite en se disant que sans ses baskets ça allait être chaud !

‑ Mais… elles m’ont taxé mes groles les vieilles ! Et mon tee‑shirt alors ben ça ! Elle s’est étouffée de rire à l’idée de courir ses p’tits seins dessous le soleil qui piquait dru…

‑ Vas‑y prends le pull et on se tire ma jolie sinon on se fait scalper elles sont complèt’ment oufs les meufs ! Il a balancé Mario en lui jetant son pull qui faisait la boule au fond d’la musette et il lui a attrapé la main qu’elle se dépêche malgré qu’elle avait pas de godasses il l’aiderait et voilà…


Mario dans sa veste chemise rouge devenue rose de marin et sa salopette short généreuse créchait avec Sabrina et deux trois autres aventuriers des ados que c’t’époque de grande mutation et de corps offerts à la vie comme une déesse couverte de marguerites avait semés sur les sentiers du monde un squatt qu’ils avaient dégotté à dix kilomètres du port… C’était une petite cabane de pêcheurs chaulée blanc et ardoisée gris-bleu au rebord d’un marais où les sortes d’oiseaux qu’on appelle des sternes arrivaient en bandes loufoques et drues pour s’reproduire plein milieu des fleurs rose vif du printemps…

Sinbad depuis la mort de Virgile il a navigué en solo avec une sauvagerie comme pour garder la présence de son poteau dedans sa peau il a été gaulé par le rire de Mario penché au‑dessus d’lui et qui lui chatouillait le pif comme s’ils se fréquentaient depuis longtemps… Avec Mario c’était pas la peine d’faire des présentations ni d’se bourrer le mou vu qu’il était aussi spontané et exubérant que Virgile était secret et silencieux ! Il a tout de suite proposé à Sinbad de venir dans la p’tite piaule de pêcheurs chaulée blanc où tout l’monde s’débrouillait sans s’en faire grâce aux allocs d’une fille qui s’appelait Jean…

Jean c’était un bambou nageant dans l’air tout en ondulations lentes dessous sa tignasse châtaigne immense… Mère célibataire d’un jeune Sioux de trois piges au blaze gâteux de Vishnou qui croyait sérieux à son rôle de jeune dieu elle était débarquée d’Amsterdam la ville où l’eau verte des canaux avait la présence charnelle de l’océan quand il te met sa paluche d’algues grasses dessus… Elle s’était tirée d’une famille protestante du Moyen-Âge qui l’avait fait crounir au fond d’une institution religieuse pourave qu’était censée réfréner son envie de bouger tellement précoce qu’à seize balais elle faisait le mur du pensionnat et elle passait la frontière grâce à son voyagecita--petit.jpgpremier amant un routier rouquin et poète qui l’avait assouvie d’caresses en l’écoutant chanter le blues avec la voix envoûtante de Nina Simone.

Jean chantait elle avait des guiboles de coureuse des déserts du Sud et elle savait pas rester à la même place plus longtemps que trois mois en gros… La p’tite cabane de pêcheurs chaulée de blanc c’était qu’une étape dans sa traversée de c’qu’offrait l’existence comme gourmandises ! Quant à Vishnou que Sinbad a rencontré le lendemain nu et tout barbouillé de peintures de guerre aux couleurs vives des bateaux de pêche qui ressemblaient à des jouets faites au stylo feutre par ses soins il était occupé à taxer des sous aux touristes qui s’baladaient sur le port… Il existait déjà avec détermination et il menait sa vie de p’tit moutard autonome et débrouillard…

A suivre...

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