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  • : Les cahiers des diables bleus
  • : Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie, d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.
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Saïd et Diana

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Texte Libre

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Image de Dominique par Louis

  Ecrits et dessinés à partir de nos banlieues insoumises toujours en devenir

      Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.

      Bienvenue à vos p'tits messages tendre ou fous à vos quelques mots grognons du matin écrits vite fait sur le dos d'un ticket de métro à vos histoires tracées sur la vitre buée d'un bistrot, à vos murmures endormis au creux de vos draps complices des poussières de soleil passant par la fenêtre entrouverte...

      Bienvenue à vos fleurs des chantiers coquelicots et myosotis à vos bonds joyeux d'écureuils marquant d'une légère empreinte rousse nos chemins à toutes et à tous. Bienvenue à vos poèmes à vos dessins à vos photos à vos signes familiers que vous confierez à l'aventure très artisanale et marginale des Cahiers diablotins.

      Alors écrivez-nous, écrivez-moi, écrivez-moi, suivez-nous sur le chemin des diables et vous en saurez plus...

 

                                          d.le-boucher@sfr.fr


Notre blog est en lien avec celui
de notiloufoublog 2re illustrateur préféré que vous connaissez et on vous invite à faire un détour pour zyeuter ses images vous en prendrez plein les mirettes ! Alors ne loupez pas cette occase d'être émerveillés c'est pas si courant...

Les aquarelles du blog d'Iloufou l'artiste sans art  sont à déguster à son adresse                   www.iloufou.com  

11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 17:38

Commémoration moi l'noeud !

      Fusilles-1917.jpg

      J'en profite de cette journée où on commémore ouaouf ! ouaouf ! pour envoyer un p'tit message aux braves gars qui ont été exécutés par leurs poteaux en 1917 parce qu'il n'étaient pas d'accord pour se faire dézinguer ni pour dézinguer les types d'en face prolos ou paysans emberlificotés comme eux dans la guerre mise en place par les possédants et les marchands d'armes pour mater les grèves de 1929 et les révoltes contre la misère organisée...

        A l'époque les ouvriers allemands syndiqués avaient envoyé du fric aux ouvriers français pour soutenir les grèves et les mouvements qui se levaient contre la guerre... c'est dire si tout ça a été l'affaire des financiers et des patrons d'industrie soutenus par les laquais du pouvoir comme d'hab... Il y a eu parmi les révoltés de 1917 des insoumis et des anars mais il y a eu surtout de simples soldats qui avaient pigé à quelle galère on les avait entraînés eux et les copains de l'autre côté... et qui n'en voulaient plus de cette boucherie et qui l'ont dit crosse en l'air et pan ! pan ! ouaouf ! ouaouf ! et voilà...

        La pseudo crise économique d'aujourd'hui n'a rien de nouveau rappelez-vous celle de 29 et les millions de gens dans les rues sur les routes errants avec leur baluchon dormant dehors et crevant la dalle... C'était hier et pour arranger l'affaire on a eu droit à l'abattoir 39-40... Et aujourd'hui hein ? Ouaouf ! Ouaouf !

Cet article est publié sur le site : www.info-palestine.net 

Le 11 novembre, à la mémoire des vaincus du capitalisme

Jeudi 11 novembre 2010

Michel Mengneau - Le Grand Soir

            Il serait bien de rétablir certaines vérités et de dire que cette guerre, dont ceux qui en sont sortis vivant diront : “ plus jamais ça ! ”, fut avant tout au service du capitalisme se servant d’un nationalisme exacerbé.

 femmesusinemunition_1917.jpg

“ Le commun idéal qui exalte et unit les prolétaires de tous les pays les rend plus réfractaires tous les jours à l’ivresse guerrière, aux haines et aux rivalités de nations et de races. Oui, comme l’histoire a donné le dernier mot à la République si souvent bafouée et piétinée, elle donnera le dernier mot à la paix, si souvent raillée par les hommes et les choses, si souvent piétinée par la fureur des événements et des passions. ”

Jean Jaurès, extrait du discours à la jeunesse, le 30 juillet 1903 à Albi devant les élèves du Lycée de cette ville où ce grand pacifiste y fit lui aussi ses études.

 C’était une vision éclatante et perspicace sur nos sociétés, et, par une bassesse honteuse des dominants, ce visionnaire sera assassiné le 31 juillet 1914 trois jours avant le début de la grande hécatombe de 14/18. Etrange destin que celui de cet homme hors du commun qui ne verra pas ce qu’il avait si souvent dénoncé, la guerre et ses horreurs.

Seulement voilà, 107 ans après le discours à la jeunesse on est encore à honorer les morts de cette abomination. Que l’on ne s’y trompe pas, s’il n’est pas dans mes idées de contester que l’on rende hommage à ceux qui on laissé leur vie sur les champs de bataille, par contre il semblerait logique que l’on ne se trompât pas de discours...

Certes, on ne peut qu’avoir du respect pour ceux qui on laissé leurs vies, la moitié du visage, un membre, leurs jeunesses pour défendre des causes qui souvent n’étaient pas les leurs, et d’entendre dire que le pays les remercie pour les sacrifices qu’ils ont fait. Non, cela est à peine concevable dans un monde où de temps en temps il serait bien de rétablir certaines vérités et de dire que cette guerre, dont ceux qui en sont sortis vivant diront : “ plus jamais ça ! ”, fut avant tout au service du capitalisme se servant d’un nationalisme exacerbé. Oui, les marchands de canons, les maîtres de forge eurent la part belle dans cette tuerie, puisque se sont en fait ces seuls bénéficiaires qu’indirectement on remercie en honorant ceux qui se sont fait tuer pour faire tourner à fond l’industrie du capital.

Les révoltés de mai 1917 ne s’y sont pas trompés en concevant les paroles de “ La chanson de Craonne ” :

C’est malheureux d’voir sur les grands boulevards

Tous ces gros qui font la foire

Si pour eux la vie est rose

Pour nous c’est pas la même chose

Au lieu d’se cacher tous ces embusqués

F’raient mieux d’monter aux tranchées

Pour défendre leurs biens, car nous n’avons rien

Nous autres les pauv’ purotins.

 prom-th-3.jpg

Malheureusement ont connaît la suite de l’histoire, cependant il n’est pas inutile de la rappeler.

La boucherie inutile du chemin des Dames amena la contestation dans les deux camps. Attaque, contre attaque, ordres insensés, tout y fut pour ouvrir le chemin de la révolte.

 Officiellement, c’est le 17 avril 1917 que l’on a recensé les premiers mutins de l’Armée française, environ 230 si l’on en croit ce que l’on a bien voulu dire ; ou taire ! Déjà, quelques jours avant, certains avaient cassé la gueule à leur officier et refusé d’aller se faire tuer pour reprendre quelques cent mètres de tranchée ou bien une casemate déjà à moitié rasée, pris et repris l’avant-veille, repris et pris la veille par l’un ou par l’autre des deux antagonistes. Finalement, les historiens avancent le nombre approximatif de quarante mille rouspéteurs, contestataires, rebelles, mutins, à mi-mai 17. On est loin des chiffres officiels !

Le 15 mai, pour régler ce problème, Poincaré et le ministère de la Guerre eurent une idée de génie, ils virèrent Nivelle et mirent à la place Pétain. Dans les livres d’Histoire on nous a dit que se fut le futur Maréchal qui régla la contestation en accordant des permissions plus longues, des montées au front plus courtes avec plus de dopage en vin et en gnole ( appelée par les poilus le “ Monte-en-ligne ” ), pudiquement désigné comme amélioration du ravitaillement. En fait, les choses se sont réglées plus brutalement.

Officiellement, une fois de plus, on annonce le chiffre très précis de quarante-deux mutins fusillés. Pour être plus juste, on peut utiliser le terme de décimation. En annonçant le chiffre minimum d’un millier de punis, l’on se rapproche de la vérité. Malheureusement, nous ne saurons jamais le nombre exact de fusillés puisque les proches, les familles reçurent le simple message : “ Mort au front, tel jour... ”, ou bien “ Mort pour la France ”, sans qu’il soit précisé que ce fût sous les coups de l’ennemi. Seuls les désignés pour servir les pelotons d’exécution eurent longtemps des nuits agitées. Traumatisés, perturbés par le souvenir ineffaçable de l’instant où leur doigt appuya sur la détente du Lebel...

Eh oui, il savait pourquoi il se battait : “ Pour les exploiteurs ”... et ils s’étaient mis en grève !

Mais l’exploiteur ne le voyant pas de cette façon là, fait comme à chaque fois que son dictat est contesté, il mate la rébellion avec des moyens expéditifs et sans pitié. C’est donc pour la mémoire de ces martyres du capital que tous les ans il faut se pencher sur leur tombe en disant plus jamais ça. D’autant que la plupart des guerres qui courent de nos jours sur la planète sont souvent, sous des prétextes fallacieux, les faire valoir et l’apanage des capitalistes qui n’ont aucun sentiment de respect pour l’humain quand il s’agit de servir leurs intérêts. Et quand on veut nous embringuer dans une guerre d’Afghanistan qui ne sert que des intérêts énergétiques, c’est de cela dont il faut discourir le 11 novembre pour l’empêcher car en y réussissant se sera vraiment : plus jamais ça.

C’est en refusant la guerre que l’on servira la grandeur de la France, et non les armes à la main comme trop de discours en ont fait ou en font encore l’apologie.

Ce jour là, le 11 novembre, sera alors une vraie commémoration et les martyres du capital n’auront pas été fusillés pour rien. Gloire aux vaincus !

 Le Ragondin Furieux

10 novembre 2010 - Le Grand Soir

 C-line-Gallimard.jpg

      “ La guerre en somme c'était tout ce qu'on ne comprenait pas. Ça ne pouvait que continuer. (...) ‘Dans une histoire pareille, il n'y a rien à faire, il n'y a qu'à foutre le camp ', que je me disais, après tout... Au-dessus de nos têtes, à deux millimètres peut-être des tempes, venaient vibrer l'un derrière l'autre ces longs fils d'acier tentants que tracent les balles qui veulent vous tuer, dans l'air chaud d'été.

Jamais je ne m'étais senti aussi inutile parmi toutes ces balles et les lumières de ce soleil. Une immense universelle moquerie.

Je n'avais que vingt ans d'âge à ce moment-là (...) Je me pensais aussi ( derrière un arbre ) que j'aurais bien voulu le voir ici moi le Déroulède dont on m'avait tant parlé, m'expliquer comment qu'il faisait, lui, quand il prenait une balle en plein bidon. (...)

On est puceau de l'Horreur comme on l'est de la volupté. Comment aurais-je pu me douter moi de cette horreur en quittant la place Clichy ? Qui aurait pu prévoir avant d'entrer vraiment dans la guerre, tout ce que contenait la sale âme héroïque et fainéante des hommes ? (...) C'est que je ne connaissais pas encore les hommes. Je ne croirai plus jamais à ce qu'ils disent, à ce qu'ils pensent. C'est des hommes et d'eux seulement qu'il faut avoir peur, toujours. (...) 

Et puisque les événements prenaient ce tour, désespéré, je me décidais à risquer le tout pour le tout, à tenter la dernière démarche, la suprême, essayer, moi, tout seul, d'arrêter la guerre ! Au moins dans ce coin-là où j'étais. ”

Voyage au bout de la nuit, Ed. Denoël, 1932 L.F. Céline

Casse-Pipe.jpg 

La mort quand on est très jeune et bourré du désir passionné de la vie elle ouvre une cassure infinie dans laquelle seule la création peut-être permet de ne pas être complètement aliéné... que ceux qui ne s'y sont pas frotté se taisent enfin... Je connais je l'ai vécu autrement agitée comme un pantin ivre dingue par d'autres ficelles très destructrices et à 17 berges j'avais la même horreur que Céline des militaires bornés de toutes les armées du monde des machines à tuer de la puissance des Etats et des peuples belliqueux menés par leur nationalisme bâtard... Y aurait tant à dire...

A 17 piges tous mes copains étaient insoumis au service militaire et à l'époque ça n'était pas une plaisanterie... les tribunaux militaires des forces armées les TPFA leur collaient trois ans fermes et on allait aux procès avec nos pancartes : Insoumission totale civile et militaire ! C'était un temps où on se ramenait la nuit avec des parpaings et du ciment prompt pour murer la porte du tribunal militaire où un poteau devait passer en jugement le lendemain... Les geôles de l'armée faut voir ! An 2000Céline était antimilitariste anarchiste et nomade sans pays sans Etat sans nation et qu'est-ce qu'il avait raison alors !

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