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  • : Les cahiers des diables bleus
  • : Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie, d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.
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Saïd et Diana

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Texte Libre

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Image de Dominique par Louis

  Ecrits et dessinés à partir de nos banlieues insoumises toujours en devenir

      Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.

      Bienvenue à vos p'tits messages tendre ou fous à vos quelques mots grognons du matin écrits vite fait sur le dos d'un ticket de métro à vos histoires tracées sur la vitre buée d'un bistrot, à vos murmures endormis au creux de vos draps complices des poussières de soleil passant par la fenêtre entrouverte...

      Bienvenue à vos fleurs des chantiers coquelicots et myosotis à vos bonds joyeux d'écureuils marquant d'une légère empreinte rousse nos chemins à toutes et à tous. Bienvenue à vos poèmes à vos dessins à vos photos à vos signes familiers que vous confierez à l'aventure très artisanale et marginale des Cahiers diablotins.

      Alors écrivez-nous, écrivez-moi, écrivez-moi, suivez-nous sur le chemin des diables et vous en saurez plus...

 

                                          d.le-boucher@sfr.fr


Notre blog est en lien avec celui
de notiloufoublog 2re illustrateur préféré que vous connaissez et on vous invite à faire un détour pour zyeuter ses images vous en prendrez plein les mirettes ! Alors ne loupez pas cette occase d'être émerveillés c'est pas si courant...

Les aquarelles du blog d'Iloufou l'artiste sans art  sont à déguster à son adresse                   www.iloufou.com  

2 juin 2008 1 02 /06 /juin /2008 19:03

Peuple des géants et de colibris
Epinay, Dimanche, 1er juin 2008

 Nous avons tant voulu un autre chemin
Pour ce peuple de géants peuple palmiers à la grandeur
Misérable des forêts qu’on taille comme
Des crayons Qui broie son noir son bleu son rouge
Peuple baobabs toutes les couleurs vives sont en lui
Elles saignent des plaies d’écorce les copeaux
D’acier salent les blessures machinales les mains
Entaillées par les couteaux rognant la nacre
Se retrouvent paumes en l’air pour avaler la pluie
Au goût de mangue de suie de tôle au-dessus
Des cabanes Taxée comme l’eau des fleuves sacrifice
Hommes du Sud nous avons tant voulu la fraternité
Voraces les chaînes des tronçonneuses chantent haut
Mais plus haut le cri impatient des colibris frondeurs

Nous avons tant voulu un autre chemin
Pour ce peuple de géants aux splendeurs natales
Empêchés d’être les bûchers de sa colère
Peuple fromagers sourd aux sorciers des grands empires
Dessous l’arbre aux palabres le village entier Peuple
Qui a traversé les mangroves vieux buveurs de rhum
Tu déploies ta force écarlate dans la termitière
Multiples visages tournés vers nous de ta dignité
Peuple palétuviers aux pieds chaussés de pneus
Dans la boue l’air flamboyant peuple qui bouge
Est venu jusqu’ici couler la lave du volcan
Nommé asphalte béton laitier l’odeur acre
De sa sueur dérange celui qui ne connaît pas
La fleur phosphorescente de cacao qui pue
Dans ses flancs le colibri sait qu’il peut tranquille dormir

Nous avons tant voulu un autre chemin
Pour ce peuple de géants peuple eucalyptus surgissant
De l’onyx du cratère et des fumées de santal
Peuple épicéas insoumis et décimé
Résurgence des dieux arbres à la fureur première
Demeure des écureuils quand leur jeunesse au feux roux
Embrase les lunes fruits des grenadiers Peuple
Que l’amertume café noir sauve de l’arpenteur
C’est un vieillard maniaque il compte les hommes
De un jusqu’à dix avec un glaïeul de mer
Il compte la terre fertile que les artificiers
Allument sous tes pas peuple d’arbres tu es un passant
De l’Abyssinie à l’Arabie peuple au corps tatoué
De colibris tu n’as pas cessé de remplir nos greniers

Nous avons tant voulu un autre chemin
Pour toi peuple de géants langue feuille d’agave
Joli céladon gouttes de suc ta salive ruisselle
Au bord de tes déserts marbre broyé mica porphyre
Tu retiens dans ta chair nos rêves confisqués nos voyages
Nos tentes nomades qui pendent aux bats des chameaux gris
De sel Peuple sycomore nous avons tant voulu
Partager avec toi les ignames les bananes vertes
Le maïs grillé les mangues et chasser les esprits
Trois fois de tes maisons de terre apprendre de ta bouche
Ton histoire et tes contes Peuple d’araucarias
Accroupis dans tes fleuves où ruminent tes buffles blancs
Arracher aux pieds des palétuviers les huîtres silence
Et les perles paroles qui ont écrit ta servitude
Colibri crie plus haut que la chair déchirée de leur chant

Nous avons tant voulu un autre chemin
Pour toi peuple de géants de Harar à Aden
Nous enfants du Nord alors avides sur tes traces
Tes pieds de lapis-lazuli peuple tamariniers
Tes empreintes d’argent à notre errance offerte
Nous nous sommes racinés en toi nous avons fait branches
Nous avons fait feuilles nous avons fait vents et brumes
Dans ton corps sec Tu as salé de tes alizés
Légendes et palabres toi arbre à pain nos songes
Nous avons fait écorce à tes baobabs et leur creux
D’eaux qui montent à l’intérieur où tu as maison
De notre toison rouquine vêtu tes latitudes
Nous avons fait cueillette pour nous nourrir de toi
Nous avons fait tronc nous avons fait bois nous avons
Fait feu pour nous chauffer en toi tu nous as fait vie
Et sur le même chemin ensemble nous voici semant
Nos utopies Peuple de géants et de colibris.

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