Poèmes à deux sousDimanche, 15 juillet 2007 Epinay
J’ai écrit des dizaines de poèmes qui n’ont été lus par personne…
Et alors…
Je suis en quelque sorte aussi inconnue que l’araignée qui dans le petit matin frais de l’été tisse sa toile entre deux fleurs fragiles de coquelicots et les relie par un filet transparent qu’elle regarde se couvrir de gouttes de rosée qui s’enchantent des premiers rayons du soleil levant…
L’araignée dans le petit matin frais je la regarde tisser son poème de rosée et je me dis qu’alors ça c’est une chouette petite œuvre d’art…
Comme elle ce que je fais est inutile aux yeux du monde qui s’agite tout autour… Pourtant je crois que mes poèmes aussi sont de légers capteurs de lumière et que pour les yeux du vagabond marchant à l’aube sur les chemins bornés par des cailloux blancs et ronds il deviennent pendant un court instant inoubliables… et tout à fait superflus…
Et alors…
Ce sont ma légèreté et la présence fugace de ce qui se pose sur les fils tendus de la pièce où j’écris comme des hirondelles qu’il faut préserver du poids des reconnaissances…
Du poids des godasses lourdes qui marchent sur les petits doigts des étoiles de mer… Se laisser rouler comme les cailloux blancs et ronds par les vagues d’Océan et n’avoir assez d’être que pour habiter les rêves d’un enfant en train d’imaginer le monde…Qu’ils sont sûrs d’eux ceux qui savent le nombre de pétales des roses
Qu’ils sont sûrs d’eux debout au milieu des estrades vides
Balançant leur masque d’or devant les yeux ronds des oiseaux de nuit
Qu’ils sont sûrs d’eux ceux qui rient des mots de rien des poèmes
Ecrits du bout de l’enfance comme on met à l’abri des choses
Bien-aimées Qu’ils sont sûrs d’eux leur vieillesse sans rides
Taillée de marbre mort tue mieux que leurs miroirs de suie
Brandis face à la bouille ahurie des voyous nocturnes qui aiment
Trop se faire des festins de souris vertes et s’échanger des billes
Citron orange et grenadine bourrées de mots mouvants
Qui se tirent des yeux de verre sur les ailes des hiboux blancs
Qu’ils sont sûrs d’eux les graves fabricants de fers aux pattes
Moi j’appartiens au monde des gueux poètes sans familles
Mon p’tit sac d’histoires sur le dos je me carapate
De leurs cités de fer rien à faire je préfère les girouettes du vent
Qui chahute mes plumes d’oiseau de nuit à hautes doses
De bourrasques et d’incendies jusqu’à ce que des traîneaux de pluie
Emportent loin d’eux et de leurs livres d’or aux fenêtres closes
Les poèmes de rosée volés aux araignées par les oiseaux de nuit.
Lundi, 24 septembre 2007 A Jean le poète méconnu de la part du peuple des hiboux
Il y a quatre ans tout juste que mon ami Jean Pélégri poète et écrivain d’Algérie s’est tiré pour un autre paysage et qu’il m’a laissée là avec un gros paquet de papiers brouillons… Il y a quatre ans que j’ai eu le plus bel héritage pour quelqu’un qui n’vit qu’avec les mots… les mots d’un poète… des poètes vu qu’à c’t’époque les gens qui fréquentaient la poésie s’écrivaient les uns les autres comme Rimbaud à Verlaine… s’écrivaient et s’échangeaient des paroles qu’on rêve d’avoir entre les mains… et puis quand on les a…
Jean était un être rare et bon qui aujourd’hui me manque plus encore dans ce monde de furieux avec rien que des mots de haine au bec… Son amitié a été mon gros soleil rouge durant six années de rencontres et de causeries d’où il est sorti surtout un bouquin que Jean aimait bien je crois : Jean Pélégri l’Algérien Le scribe du caillou aux Ed. Marsa en 2000 et puis bien d’autres écritures dont je vous parle souvent… Le lieu où vivait Jean était une île pour moi son île d’Algérie en plein Paris dans le 14ème arrondissement tout près de la Porte d’Orléans…
C’est là que nous avons tourné le documentaire qui raconte son histoire réalisé par
C’est là que je suis revenue après la mort de Jean dans ce lieu qui n’était plus habité que par ses livres mais où Juliette et Fatima qui est Algérienne et qui s’occupe de tout désormais vu que Juliette vient légèrement de passer les 90 berges veillent sur sa présence secrète… J’y suis revenue le cœur serré pour faire l’inventaire des innombrables archives que Jean nous confiait et pour trier classer ranger dans des boîtes d’archives ce qui allait constituer à
Désormais il me reste encore une tache à accomplir… Celle de poursuivre la réalisation des Cahiers Jean Pélégri avec les brouillons de tout ce que vous avez écrit et que je déchiffre peu à peu dans vos cahiers de jeunesse que vous considériez comme des choses sans importance… Il y a là de si belles choses que le premier Cahier Jean Pélégri Les Mots de l’amitié paru en février