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  • : Les cahiers des diables bleus
  • : Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie, d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.
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Saïd et Diana

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Texte Libre

Texte Libre

Image de Dominique par Louis

  Ecrits et dessinés à partir de nos banlieues insoumises toujours en devenir

      Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.

      Bienvenue à vos p'tits messages tendre ou fous à vos quelques mots grognons du matin écrits vite fait sur le dos d'un ticket de métro à vos histoires tracées sur la vitre buée d'un bistrot, à vos murmures endormis au creux de vos draps complices des poussières de soleil passant par la fenêtre entrouverte...

      Bienvenue à vos fleurs des chantiers coquelicots et myosotis à vos bonds joyeux d'écureuils marquant d'une légère empreinte rousse nos chemins à toutes et à tous. Bienvenue à vos poèmes à vos dessins à vos photos à vos signes familiers que vous confierez à l'aventure très artisanale et marginale des Cahiers diablotins.

      Alors écrivez-nous, écrivez-moi, écrivez-moi, suivez-nous sur le chemin des diables et vous en saurez plus...

 

                                          d.le-boucher@sfr.fr


Notre blog est en lien avec celui
de notiloufoublog 2re illustrateur préféré que vous connaissez et on vous invite à faire un détour pour zyeuter ses images vous en prendrez plein les mirettes ! Alors ne loupez pas cette occase d'être émerveillés c'est pas si courant...

Les aquarelles du blog d'Iloufou l'artiste sans art  sont à déguster à son adresse                   www.iloufou.com  

24 septembre 2007 1 24 /09 /septembre /2007 23:01

Poèmes à deux sousDimanche, 15 juillet 2007 Epinay

J’ai écrit des dizaines de poèmes qui n’ont été lus par personne…

Et alors…

Je suis en quelque sorte aussi inconnue que l’araignée qui dans le petit matin frais de l’été tisse sa toile entre deux fleurs fragiles de coquelicots et les relie par un filet transparent qu’elle regarde se couvrir de gouttes de rosée qui s’enchantent des premiers rayons du soleil levant…

L’araignée dans le petit matin frais je la regarde tisser son poème de rosée et je me dis qu’alors ça c’est une chouette petite œuvre d’art…

Comme elle ce que je fais est inutile aux yeux du monde qui s’agite tout autour… Pourtant je crois que mes poèmes aussi sont de légers capteurs de lumière et que pour les yeux du vagabond marchant à l’aube sur les chemins bornés par des cailloux blancs et ronds il deviennent pendant un court instant inoubliables… et tout à fait superflus…

Et alors…

Ce sont ma légèreté et la présence fugace de ce qui se pose sur les fils tendus de la pièce où j’écris comme des hirondelles qu’il faut préserver du poids des reconnaissances…

Du poids des godasses lourdes qui marchent sur les petits doigts des étoiles de mer… Se laisser rouler comme les cailloux blancs et ronds par les vagues d’Océan et n’avoir assez d’être que pour habiter les rêves d’un enfant en train d’imaginer le monde…Qu’ils sont sûrs d’eux ceux qui savent le nombre de pétales des roses

Qu’ils sont sûrs d’eux debout au milieu des estrades vides

Balançant leur masque d’or devant les yeux ronds des oiseaux de nuit

Qu’ils sont sûrs d’eux ceux qui rient des mots de rien des poèmes

Ecrits du bout de l’enfance comme on met à l’abri des choses

Bien-aimées Qu’ils sont sûrs d’eux leur vieillesse sans rides

Taillée de marbre mort tue mieux que leurs miroirs de suie

Brandis face à la bouille ahurie des voyous nocturnes qui aiment

Trop se faire des festins de souris vertes et s’échanger des billes

Citron orange et grenadine bourrées de mots mouvants

Qui se tirent des yeux de verre sur les ailes des hiboux blancs

Qu’ils sont sûrs d’eux les graves fabricants de fers aux pattes

Moi j’appartiens au monde des gueux poètes sans familles

Mon p’tit sac d’histoires sur le dos je me carapate

De leurs cités de fer rien à faire je préfère les girouettes du vent

Qui chahute mes plumes d’oiseau de nuit à hautes doses

De bourrasques et d’incendies jusqu’à ce que des traîneaux de pluie

Emportent loin d’eux et de leurs livres d’or aux fenêtres closes

Les poèmes de rosée volés aux araignées par les oiseaux de nuit.

Lundi, 24 septembre 2007  A Jean le poète méconnu de la part du peuple des hiboux

          Il y a quatre ans tout juste que mon ami Jean Pélégri poète et écrivain d’Algérie s’est tiré pour un autre paysage et qu’il m’a laissée là avec un gros paquet de papiers brouillons… Il y a quatre ans que j’ai eu le plus bel héritage pour quelqu’un qui n’vit qu’avec les mots… les mots d’un poète… des poètes vu qu’à c’t’époque les gens qui fréquentaient la poésie s’écrivaient les uns les autres comme Rimbaud à Verlaine… s’écrivaient et s’échangeaient des paroles qu’on rêve d’avoir entre les mains… et puis quand on les a…

        Jean était un être rare et bon qui aujourd’hui me manque plus encore dans ce monde de furieux avec rien que des mots de haine au bec… Son amitié a été mon gros soleil rouge durant six années de rencontres et de causeries d’où il est sorti surtout un bouquin que Jean aimait bien je crois : Jean Pélégri l’Algérien Le scribe du caillou aux Ed. Marsa en 2000 et puis bien d’autres écritures dont je vous parle souvent… Le lieu où vivait Jean était une île pour moi son île d’Algérie en plein Paris dans le 14ème arrondissement tout près de la Porte d’Orléans…

          C’est là que nous avons tourné le documentaire qui raconte son histoire réalisé par Jean-Pierre Lledo quelques années avant que Jean ne nous largue comme Mohamed Dib son camarade algérien à quelques mois d’écart à peine… C’est là que nous avons ri comme des fous pendant ces journées de tournage car nous formions une drôle d’équipe tous ensemble et cet appartement était si peu commode qu’il fallait déplacer tous les meubles et que Juliette la femme de Jean se mettait en colère contre notre bazar mais juste pour le plaisir…

          C’est là que je suis revenue après la mort de Jean dans ce lieu qui n’était plus habité que par ses livres mais où Juliette et Fatima qui est Algérienne et qui s’occupe de tout désormais vu que Juliette vient légèrement de passer les 90 berges veillent sur sa présence secrète… J’y suis revenue le cœur serré pour faire l’inventaire des innombrables archives que Jean nous confiait et pour trier classer ranger dans des boîtes d’archives ce qui allait constituer à la Bibliothèque Nationale le fond Jean Pélégri. En compagnie des deux êtres que vous aimiez et que vous estimiez Camus et Dib vous êtes désormais vivant pour toujours Jean… et je suis tellement heureuse de ça que le manque de vous me peine un peu moins…

          Désormais il me reste encore une tache à accomplir… Celle de poursuivre la réalisation des Cahiers Jean Pélégri avec les brouillons de tout ce que vous avez écrit et que je déchiffre peu à peu dans vos cahiers de jeunesse que vous considériez comme des choses sans importance… Il y a là de si belles choses que le premier Cahier Jean Pélégri Les Mots de l’amitié paru en février 2007 a déjà livrées aux lecteurs étonnés de tant de mots de vous qu’ils n’imaginaient pas… C’est un gros travail cher Jean qui heureusement vous retient auprès de moi longtemps encore…  

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