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  • : Les cahiers des diables bleus
  • : Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie, d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.
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Saïd et Diana

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Texte Libre

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Image de Dominique par Louis

  Ecrits et dessinés à partir de nos banlieues insoumises toujours en devenir

      Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.

      Bienvenue à vos p'tits messages tendre ou fous à vos quelques mots grognons du matin écrits vite fait sur le dos d'un ticket de métro à vos histoires tracées sur la vitre buée d'un bistrot, à vos murmures endormis au creux de vos draps complices des poussières de soleil passant par la fenêtre entrouverte...

      Bienvenue à vos fleurs des chantiers coquelicots et myosotis à vos bonds joyeux d'écureuils marquant d'une légère empreinte rousse nos chemins à toutes et à tous. Bienvenue à vos poèmes à vos dessins à vos photos à vos signes familiers que vous confierez à l'aventure très artisanale et marginale des Cahiers diablotins.

      Alors écrivez-nous, écrivez-moi, écrivez-moi, suivez-nous sur le chemin des diables et vous en saurez plus...

 

                                          d.le-boucher@sfr.fr


Notre blog est en lien avec celui
de notiloufoublog 2re illustrateur préféré que vous connaissez et on vous invite à faire un détour pour zyeuter ses images vous en prendrez plein les mirettes ! Alors ne loupez pas cette occase d'être émerveillés c'est pas si courant...

Les aquarelles du blog d'Iloufou l'artiste sans art  sont à déguster à son adresse                   www.iloufou.com  

6 mai 2008 2 06 /05 /mai /2008 23:18

       Ma machine à écrire s’appelait Calamity Jane 4
                          Epinay, samedi, 22 mars 2008

“ le public ne retient d’un écrivain, ou de ses écrits, que ce dont il a besoin, et se moque du reste. or ce qu’il en retient lui est, la plupart du temps, le moins indispensable, alors que ce qu’il laisse filer lui ferait le plus grand bien. grâce à quoi, je peux, au demeurant, continuer à amuser la galerie sans me faire flinguer, car si tout le monde comprenait, ce serait la fin des créateurs, vu qu’on partagerait la même fosse à purin. tandis que j’ai la mienne, que vous avez chacun la vôtre, et qu’il va de soi que ma fosse est la plus immonde. ”
Charles Bukowski Journal d’un vieux dégueulasse Ed.Grasset, 2007
       Je vous disais en commençant la petite chronique précédente que j’avais besoin d’une phrase ou deux de Buko pour me jeter dans l’magma suintant sa salive de mousse verte de l’écriture… Ouais c’est ça… j’en ai besoin et c’n’est pas du tout un prétexte parc’que l’histoire de Calamity Jane même si c’est sûr que les autres créateurs en ont une toute pareille et pas ordinaire c’est la mienne celle du moment que j’essaie de vous dire en plongeant farfouiller la chose tellement intime et fascinante… le moment où on se balance sur le tapis roulant de l’écriture et ce qu’y a juste avant ce passage-là la terreur la folie l’ascenseur qui au lieu de monter capturer la lune descend descend descend dans les fonds souterrains les plus obscurs d’abîmes raouf ! raouf !… où grouille la présence obscène de la hideuse forme noire… la mort de ceux qu’on aime… de leur conscience de leur lucidité de leur peau douce à lécher la seule mort en fait la nôtre qui nous fait hurler à la lune comme un chien ouaouf ! ouaouf !…
      Faut vous dire qu’au départ j’n’avais pas l’intention de vous raconter ça mon p’tit gourbi béton buveur d’eau sa table basse et ses paperasses par terre tombées de je n’sais quel arbre maître de mes forêts mes feuilles mortes ma machine à écrire l’odeur bonne du café la lune toujours pleine Bonie la chienne braqueuse de jambons à l’os les paillassons les boîtes de pub et nos déambulations d’papillons nocturnes et le reste… Non ! Eplucher mâchonner bavouiller les bouts d’pain qui m’ont nourrie à cette époque de ma faim féroce d’une fuite encore plus douloureuse que celle déjà pas mal de 20 piges accumulées dans mon corps termitière d’Afrique et au bout d’mes paluches pailletées d’ocres d’outremer de vermillon de terres… mes 20 piges de barbouille pour rien et la suite… leur faire faire la putain au pied d’ma petite lampe réverbère et les montrer les exhiber leur chair fraîche et mouillée sur des trottoirs de papier blafard c’est un truc vraiment dégueulasse alors !…
      Moi j’pensais qu’avec les livres ceux qu’on sue de joie et de p’tites pépites nacrées à écrire pour qu’ils soient lus enfin qu’ils soient sucés par les iris de ceux qui ont envie de ces prairies-là de minuscules instants que tout l’monde a oubliés on était débarrassé définitif de notre passion d’aboyer par ci d’aboyer par là ouaouf ! ouaouf !… au moins pour un morceau suffisant du temps et qu’on pouvait roupiller un peu ouf !… loin de la lune pleine et des feuilles d’arbres tombées…
      Ecrire sur sa family life ses petites affaires sordides ses vieux sublimes graves qu’il faut planter là pour enfin sortir la tête du pataquès tellement pourrave qu’il nous a menés direct jusqu’aux portes d’enfer des asiles d’aliénés ça me paraissait pire que de déballer les déchets d’mes poubelles que je partage avec les jeunes rats au museau rose fendu devant une foule de lascars qui a rien demandé… Et puis y a eu Céline et son Passage Choiseul y a eu Hank et son Journal d’un vieux dégueulasse et de les lire alors ça m’a fait le grand chambardement de la compréhension…
      Cette chose vous vous souvenez ? cette chose dont je vous ai causé qui était trop grande pour moi qui m’écrasait et que je voulais tant… tant quand j’avais six berges et que j’errais au bord du petit val je l’avais trouvée là posée comme un caillou rond et doux sur mon chemin elle était proche de moi je pouvais la ramasser la prendre la toucher c’était plus interdit ça n’me ferait pas mal…
      En lisant Céline et Hank je me disais ce qui était impensable je me disais moi aussi… et comme ils m’ouvraient la porte d’une souffrance la leur qu’on n’peut pas imaginer et qui nous embarque au milieu des fous au milieu de la bave incandescente du désarroi je me suis mise à vous parler de Calamity Jane pour que vous sachiez que l’écriture la création ce sont juste des cailloux blancs et ronds posés sur notre chemin pas plus pas moins…

      Donc je vous disais que pour fuir cette peur géante qui me verglaçait de sueur et qui avait pas de nom la chienne Bonie et moi on se ruait enfonçait perdait au creux des rues et des boulevards de la Babylone nocturne et que cette débandade insensée sans fin allait machiner les rencontres feu follet qui nous feraient ressortir des catacombes où toutes nos morts scintillaient et nous aveuglaient et où on était pour l’instant larguées total…
      L'odeur moisie de mes fringues champignonées à mort joutait contre celle de l’encre du papier de la cire des bougies et où la lampe veillait penchée au-dessus de mes feuillets bouchonnés et de Calamity Jane elle m’attendait comme une boule de feu planquée à l’intérieur d’un cocktail Molotov…
      La monstrueuse forme noire avait pris un double visage sous le masque de la night que je n’savais pas et qui me faisait courir courir les lèvres mangées de mousse verte elle était à mes trousses je la sentais et Bonie la chienne la sentait pareil elle se retournait dans sa course stoppait radical aboyait en furie de hurlements… ouaouf ! ouaouf ! ouaouf !…
      Oui… elle avait le double visage de mon père qui s’était cassé d’la vie y a cinq piges de ça en me laissant dans le caddie un tas d’bazar d’enfance souffrance dont je me serais passée gentil et son masque maquillé blanc figé sous le givre en planquait un autre plus cruel plus envoûtant plus charogne mais que je ne voyais pas éblouie par la lumière indécente du Sud que j’étais et par le rayonnement luciole des citronniers tout en haut des terrasses et des petits jardins blancs d’Alger où je rêvais toutes les nuits que je courais dans les rues d’une autre Babylone…Pour celles et ceux qui ont l’envie de voir comment ça se fabrique réel l’écriture vous pouvez aller faire un tour du côté des fragments du récit “ Sous la peau des citrons ” qui sont aussi sur notre blog pas loin d’ici… alors vous comprendrez…
      Le masque c’était celui d’un écrivain algérien que je venais de rencontrer dans une librairie arabe au bord du fleuve enfin presque et que tout le monde connaît où il marnait esclave après avoir fichu le camp de son pays malade de la peste encore une autre mais qui a les mêmes maniganceurs vous savez ? et il avait pris pour moi peu à peu le faciès hilare et fou de Caligula… je vous raconterai…
      La monstrueuse la méduse et ses blacks corbacs qui avaient cerné Vincent juste avant qu’il se tire une balle dans le ventre ils tournaient autour de nous la chienne Bonie et moi dans nos cavales sur les chemins familiers que j’empruntais le jour en compagnie de Caligula quand il délaissait sa librairie et je n’le savais pas… Mais l’instinct de la vie chaude qui me venait probable des êtres qui m’aimaient les créatures souvent animales et un peu humaines qui me protégeaient de leur bonté simple et de leur petite farouche de lampe allumée notre fanal d’insomnie au creux de la géante Babylone nocturne me poussait roulait déboulait direction les quartiers où ma jeunesse avait croisé celles des garçons blacks ivres de musique et de Blues du côté de la rue de l’Ouest…
      C’est une de ces nuits alors que la neige s’était mise à tomber on n’s’y attendait pas on avait aucun abri à proximité elle nous sucrait les babines et même si notre peau avait la chaleur des grandes lessives bouillonnant dans les baquets bleus où la vie clapote monte déborde même si on était dans toutes nos extrémités avec la ville petite putain complice sous nos pattes j’étais en train de me dire que ça serait bien de s’arrêter quelque part où personne ne pourrait nous mettre la main dessus vu qu’on était des fantômes déjà à moitié sapées de poudre blanche…
      Ouais ça serait bien de se dégotter une sorte de troquet comme y’en a que dans les ports à Saint-Malo j’en ai débusqué des comme ça bien plus tard bourrés de types qui sont revenus et qui sentent le phoque et le sel et qui ne causent pas la gueule pétée d’étoiles à Amsterdam aussi et dedans c’était des femmes qui ont tout donné leur chair rouge flasque et généreuse moulée dans des nylons blacks comme de très vieux oiseaux migrateurs… les ports du Nord j’les connais j’y ai traîné dans les années 70 c’est loin à l’époque on pouvait tout… Hambourg Rotterdam Anvers un troquet avec un poêle où je ferais fondre mes fringues gelées et je chaufferais un peu mes arpions en même temps je m’avalerais un p’tit noir pendant que Bonie la chienne fumerait de sa houppelande collée de boue et d’odeurs des caniveaux… ça nous ferait une pause ça serait pas mal…
       Rue de l’Ouest dans les sixties y avait des squatts des musiciens fous ivres de musique d’Afrika et de poudrerie… des cinoches trop vieux des impasses où des ateliers d’artistes crevaient leurs murs délabrés sur des jardins plein de statues de chats d’arbres centenaires… maintenant y’a plus rien y’a la night sur macadam black et c’est tout…       Just on est tombé dessus sa tâche de lumière jaune lavée qui s’étalait en plein tourbillons de flocons frais que la chienne Bonie qui a toujours jamais rien compris aux phénomènes naturels poursuivait bondissait sautait en claquant des babines ouaouf ! ouaouf ! ouaouf ! elle croyait à une conspiration de tous les diables contre elle Bonie elle était tout en pattes et en gueule en estomac et en débordements mais son cerveau il suivait pas… on y pouvait rien personne lui en voulait…
      C’était un bistrot de revenants comme il nous fallait et j’ai pas su le retrouver quand j’y suis allée dans c’coin-là des jours des années après mais cette nuit précisément on n’pouvait pas tomber mieux il avait l’allure qui convenait à notre folie… Il s’appelait “ A la lanterne ” et toute la boutique à l’extérieur était peinte couleur de sang vif qui lui donnait au cœur de la night et de son déshabillé nylon noir un goût d’orgie sous le falot qui se balançait au-dessus de la porte et j’vous jure que c’était une vraie lampe tempête hallucinée qui faisait de la gargote un repère de pirates et de jacobins où on serait en bonne compagnie ma frangine Bonie et moi…
      Pour voir c’qui se tramait à l’intérieur du gourbi y’avait qu’à rentrer c’était enfumé comme les forges de Satan là-dedans et fallait écarter une sorte de brouillard rouquin qui jaillissait de la pelure de tous les entassés dans les coins sur les tables de tous les vautrés seuls ou les uns contre les autres et de la machine à café pour finir qui pompait comme une loco à vapeur…
      Sûr qu’on était pas loin du tripot de Céline à Londres et c’est drôle parc’que vu ce qu’on fuyait on aurait eu des raisons de se méfier des lieux où le sang bouillonne et cuit plein ses grandes marmites mais on l’a senti de suite ceux qui avaient comme nous poussé la porte du bistrot “ A la lanterne ” étaient des marins égarés qui avaient basculé par-dessus bord un jour de gros temps et on s’était ramenés là envoûtés aspirés par des traces qu’on a pas vues qui mangeaient les semelles de nos pompes les lâchaient plus… Probable que Bonie la chienne elle avait senti les relents les sueurs fades des autres ouistitis qui s’arrachaient l’un et puis l’autre à l’atmosphère de brûlot et de gros rouge chauffé de la gargote avant que la bave rose de l’aube guillotine leur dégueule dessus…
      D’ailleurs faut que je vous dise qu’à peine poussé la porte pendant que je restais agrafée au linoléum grenade écrasée autour de mes baskets qui leur giclait dessus et que j’écarquillais mes yeux gavés d’embruns aux odeurs de patate douce Bonie la traqueuse de jambons à l’os m’avait plantée là je n’l’avais plus vue on aurait dit que sa peau et ses poils ocres tout hérissés s’étaient dissous écartelés bouillis et que ses os mêmes avaient tourné gélatine à l’intérieur de la purée rousse… j’entendais rien que ses aboiements joyeux l’horrible ce qu’elle allait encore manigancer piller ripailler… ouaouf ! ouaouf ! ouaouf ! je m’attendais pas… ça serait le pire forcé elle m’avait habituée… bientôt 20 piges que je fricotais dans ses malfaisances…
      C’était une engeance du diable une bestiole satanique et l’imposture qui la faisait invisible je la soupçonnais arc-en-ciel juste pour les yeux Bonie elle était la soustraction des couleurs mais son odeur elle me restait on me reniflait de très loin à l’autre bout des rues avant que j’approche c’était cuit mes fringues elles en étaient embaumées joli… Si on rajoute les relents moisis de mon gourbi béton qui m’envasaient lents mes berges je cumulais sur moi le maximum d’accointances avec une Babylone engloutie ma petite ville d’Is et ça me rendait bien des services pour écumer les solitudes vertes de l’écriture… ouaouf ! ouaouf !…
      Bon mais avant de vous raconter mon histoire avec le bistro de la lanterne et ses revenants tous revenus d’une histoire d’un monde d’une vie qui les a crachés là à marée descendante comme des vieux coquillages trop ringards pour pouvoir encore faire partie de la mouvante houle de ceux qui composent ce qu’on appelle une société faut quand même que je vous continue un peu les aventures de Calamity Jane sinon vous n’comprendrez pas… Oh ! pas beaucoup deux trois mots ayez pas peur… Calamity Jane avec elle c’est simple en tapant de deux doigts sur son clavier ta ta ta ta ta !… et Hop !… en sautant par-dessus le “ e ”…       Faut vous dire que si un jour j’ai décidé de faire rentrer une machine à écrire à l’intérieur de notre gourbi où la table basse les tapis de brins de tissus outremer orange et vert noués les feuilles de papier jetées ci et là la petite lampe familière la cafetière toujours à moitié pleine les étagères bourrées de bouquins Bonie la chienne lunatique et moi on moisissait gentil avec la complicité du béton qui buvait l’eau des égouts c’est d’abord pas que je vous mente et que je vous fasse le coup de l’écrivaine qui n’s’y retrouve plus au milieu de sa géante pile de feuillets noircis son récit unique trop extra même pas publié encore qu’il est… non… Calamity Jane c’était d’abord pour écrire mes piges dans les quelques revues qui voulaient bien de nous et qui nous nourrissaient… à l’époque on n’était pas exigeantes… faut vous dire aussi qu’on revenait de loin comme les passants du bistro “ A la lanterne ” je vous raconterai…
      Ça en fait des choses et je n’sais pas si ça vaut vraiment la peine que je vous fasse entrer dans mon atmosphère d’aquarium de ce temps et là-dedans un canal entier s’était arrêté formidable main on était pas à l’étroit vu qu’on débordait comme on voulait comme je vous ai raconté notre folie la chienne Bonie et moi avec Calamity Jane qui bullait aussi en bonne compagnie ça va de soi…
      Je vous ai dit au départ qu’avant d’avoir lu Céline et Buko jamais j’ai eu dans l’idée de faire de l’écriture avec mes p’tites histoires et les carambouilles d’aventures où je me suis fourrée pour enchanter ma vie de fleurs de grenadiers fabuleuses eh bien pour c’qui est de l’incroyable existence de Calamity Jane c’est pareil… Oui… j’avais comme qui dirait toujours eu bien du mal à payer mon terme ça n’vous dit rien ? vu que le seul métier que j’ai pratiqué pour de vrai et là j’ai usé mes paumes sur des pains de terre ronde saignante avec de minuscules grumeaux de pierre aigus qui rentraient dedans je vous raconterai ça aussi la céramique c’est un métier mais j’n’ai jamais pu me faire payer pour les pots les assiettes les bols qui sortaient de mes mains ça n’vous dit rien…
      Alors après les années passées à enfourcher la mobylette la bleue pour faire le coursier vous vous souvenez ? je m’suis rappelé bêtement qu’à l’école celle du tableau noir et du chiffon mouillé j’étais bonne en rédaction et rédiger des notes de lecture pour des magazines des revues ça ne me posait pas de problème… L’écriture j’me rendais pas compte j’avais pas arrêté depuis mon enfance barre de chocolat noire moisie et morceau de baguette du goûter à la pension de m’enfoncer dedans et d’y prendre la fuite c’était mon issue de secours mon refuge ma trace de lumière brillante ma déchirure désespoir mon ange de joie ma foudre apprivoisée…
      J’écrivais sur tout sur rien à l’envers du sommeil et des brins d’herbe dans la marge des cahiers de compte de la sœur économe entre les lignes des livres et aussi pour exaspérer les maîtres… j’écrivais et je croyais que tout le monde en faisait autant… J’écrivais et je dessinais comme font les êtres simples et les enfants parc’que c’est le seul territoire où personne ne peut venir te faire du mal une radieuse solitude… Comment j’aurais survécu à la cruauté du monde si j’n’avais pas eu ça ?
      J’écrivais pas pour raconter des choses juste pour aboyer ouaouf ! ouaouf ! ouaouf ! je vous l’ai dit pour aboyer hurler gémir fiche le camp très loin au plus loin de l’enfance où on est broyé par ce qui vient des autres… Ouais j’ai jamais désiré que d’apprendre à aboyer… ouaouf ! ouaouf !
      Alors Calamity Jane les fiches de lecture Clic-clac ! clic- clac !… en sautant par‑dessus la lettre “ e ” Hop !… c’était facile… j’ai poussé la porte d’une librairie arabe dans une rue du 5ème peu importe le nom parce que j’avais rien à perdre et que l’Orient c’est une de mes traces d’enfance banlieue vous savez… retrouver Auber notre sixième et mes p’tits frangins d’Algérie… et j’ai pris en pleine figure des iris noirs qui m’ont définitif crevé le cœur et je me suis perdue au fond tout au fond de ma folie… ouaouf ! ouaouf !
      Alors Calamity Jane Clic-clac ! clic-clac !… en même temps que la première fiche de lecture sur le livre d’un écrivain d’Algérie que j’aime bien on se connaît de loin on se renifle au milieu de l’odeur des citronniers j’ai expédié à une revue qui démarrait que j’avais dénichée dans le rayon Maghreb de la Fnac c’était ma bibliothèque favorite par une jolie coïncidence poétique les premières pages de mon premier conte qui s’appelait Par la queue des diables ouaouf ! ouaouf !… A suivre... 
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