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  • : Les cahiers des diables bleus
  • : Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie, d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.
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Saïd et Diana

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Texte Libre

Texte Libre

Image de Dominique par Louis

  Ecrits et dessinés à partir de nos banlieues insoumises toujours en devenir

      Les Cahiers des Diables bleus sont un espace de rêverie d'écriture et d'imaginaire qui vous est offert à toutes et à tous depuis votre demeure douce si vous avez envie de nous en ouvrir la porte.

      Bienvenue à vos p'tits messages tendre ou fous à vos quelques mots grognons du matin écrits vite fait sur le dos d'un ticket de métro à vos histoires tracées sur la vitre buée d'un bistrot, à vos murmures endormis au creux de vos draps complices des poussières de soleil passant par la fenêtre entrouverte...

      Bienvenue à vos fleurs des chantiers coquelicots et myosotis à vos bonds joyeux d'écureuils marquant d'une légère empreinte rousse nos chemins à toutes et à tous. Bienvenue à vos poèmes à vos dessins à vos photos à vos signes familiers que vous confierez à l'aventure très artisanale et marginale des Cahiers diablotins.

      Alors écrivez-nous, écrivez-moi, écrivez-moi, suivez-nous sur le chemin des diables et vous en saurez plus...

 

                                          d.le-boucher@sfr.fr


Notre blog est en lien avec celui
de notiloufoublog 2re illustrateur préféré que vous connaissez et on vous invite à faire un détour pour zyeuter ses images vous en prendrez plein les mirettes ! Alors ne loupez pas cette occase d'être émerveillés c'est pas si courant...

Les aquarelles du blog d'Iloufou l'artiste sans art  sont à déguster à son adresse                   www.iloufou.com  

17 avril 2008 4 17 /04 /avril /2008 23:01

 A Aimé Césaire      Ce soir c'est un simple hommage à un poète qui vient de mourir...
      La mort d'un poète pour ceux qui restent c'est un peu moins de lumière et de feu dans leurs mains...
      Pas d'images pour accompagner ce poème le visage d'Afrika sur la page d'hier est aussi dédié à l'homme qui a écrit avec une telle force sur la négritude... 

Afrika
A Aimé Césaire
Epinay, mardi, 15 avril 2008

Afrika femme rouge et verte
Femme faite avec la terre et la boue sèche
Au fond des fleuves taris par la soif sans fin
Du petit baba blanc au grand fusil
Femme faite avec le lai jaune sucré
Des fruits qu’elle presse contre ses seins
Pour donner à sa peau leur couleur nacrée
Oranges mangues mandarines abricots
Qu’aucun gamin black ne mange il se dépêche
De poser le pack de coca-cola aux pieds
Des types gras qui bectent dans le bistrot
D’Amadou il leur sert la chair rouge et verte
D’éléphant flingué ce matin un vieux mâle
Transi qu’une balle a cueilli Femme faite
De terre cuite et ronde comme ses cuisses
Au centre du feu des feuilles de palmes fraîches
Avec leur huile rackettée par la fente
Brune de leur sexe que le petit baba
Blanc vend pour beurrer les tartines et la tête
De ses maîtresses qui n’ont pas d’odeur
Femme faite de la peau des crocos saqués
De la boue sèche au sang pourpre des marigots
Pour faire sacs à mains sous les ongles qui crissent
Des croqueuses de jeunes nègres trop maigres
Pour faire bon larbin Femme faite avec
Deux yeux noirs obscurs et même plus la peur
Qu’ont les chimpanzés tondus costard trois pièces
Bagouzés rollexifiés horrifiés faisant
Le singe aux terrasses des bistrots Leurs nids
Largués en haut des grands fromagers t’attendent
Femme faite des lèvres rousses coquilles
Qui poussent dans les mangroves salées douces
Comme l’entrejambe des petites négresses
Que la queue énorme des cannibales
Banquiers dodus avale et puis resquille
La récolte des tiens trois dollars l’hectare
Femme faite des dents cachées du tigre blanc
Elevé dans la réserve à touristes
Photos safaris et partouzes devant
Le conseil des vieux au centre du village
Cueilleurs de diamants ils n’ont jamais rien dit
Femme faite des petits couteaux corail
Plantés dans la terre rouge et verte
De tes savanes de tes lagons de tes brousses
Tu arraches avec ta langue des lambeaux
De parchemins d’écorces de pages des livres
Couverts de sperme de pisse de sang d’histoire
Volés chaque jour à ton peuple et tu nourris
Tes enfants affamés qui connaissent ta rage
Ta douleur tes chants tes rêves ta naissance
Bien-aimée Femme faite de terre et de boue
Sèche rouge et verte tu jettes à la gueule
Des riches tenanciers de  désastre blanc
Des riches profiteurs de misère noire
Tes bandes de jeunes termites et seul
Dans la poussière du monde finissant
Ton corps de glaise sculpté restera debout.

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commentaires

Q
Je savais qu'il y aurait forcément un hommage chez toi aussi...C'est toujours terrible lorsque des voix s'éteignent.Là, je n'ai pas de mots....
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