Vie de famille
A Rimbe
Vendredi, 8 juillet 2005
“ Heureux Oh ! bienheureux ceux qui n’ont point d’enfants ”
Ecrivait la Mother à Arthur le plus fou
Des jeunes poètes dont les ailes voyelles
Détalaient dans la tête au loin fichaient le camp
Lui qui des secrets de Ménélik connaît tout
Des pantins portant fusils tire les ficelles
Fusils de mots frappant au cœur fidèlement
Jeunes filles jeunes garçons que la rue tient
Dont père ni mère ne prennent des nouvelles
Saltimbanques enfants incendiés de bitume
Comme Arthur se sauvant d’un destin sans histoire
Heureux Oh ! bienheureux sans familles querelles
Les enfants voyageant au gré des équipages
Corsaires épinglant les albatros en vol
A leurs pieds des sébiles des sous et des chiens
Qui gardent leurs talons où sont planquées des ailes
Des ailes qui voyelles sur de frais chemins
Plus rien ne les retient libellules au sol
Cueillant le sel en bouquets d’argent et de brume
Qu’ils raclent d’un coup d’ongle et qu’ils jettent sans gloire
Aux usuriers guettant Arthur adolescent
Déjà vendant la peau de ses souliers aux fols
Prêts à tout comme lui qui n’ont pas de parents
De lits où on crève des édredons de plumes
Qu’on envoie sur la ville audacieuse auréole
Heureux Oh ! bienheureux les enfants solitaires
Qui n’ont de Charleville pas de terre aux pieds
Au pied des escaliers sous le manteau de chiens
Ils dorment rassemblés Ce sont des fils d’Indiens
Morts Que ne renieront plus ni pères ni mères
Ils ont vécu comme eux fiers de leur liberté
Ce sont tribus veillant sur leurs ailes voyelles
Et leurs rêves voyous corsaires qui jamais
A Ménélik n’iront joyeux vendre des armes
Ils ont vécu des germinations insensées
De mots d’amour bravant tous les signaux d’alarme
Où ils iront jeunes garçons nul ne le sait
Et jeunes filles les pantins sont enchantés
De voir leurs ficelles coupées et les fusils
Par le bitume mangé épinglant les pères
Et les mères pendant que voyelles les ailes
Des mots s’appellent heureux oiseaux de nuit.