Des mots pour ne pas dire... Terrible ce monde où on utilise des tas d'mots pour dire rien du tout alors que des gestes essentiels et remplis d'bonté y en a si peu pas ou presque...
Et ça reflète la pensée émotion de qui c'qu'on lit à droite à gauche de partout sur les feuilles sans choux les blogs les paplars qu'on ramasse ? de nous autres les gens ? moi j'aime mieux n'pas y croire...
Des mots on en dit qui se tordent de travers... on s'trompe on s'débine on revient et y en a encore d'autres pires qui font plus mal comme si on aimait s'faire mal...
Alors qu'les gestes simples et vrais y causent et souvent y nous font du bien... Pourtant moi j'écris scribouillarde incorrigible et j'aime les mots mais pas ceux-là... et pas tout l'temps et pas maintenant...
Les mots des ouvriers... d'nos vieux et d'leurs camarades dans la bouche de ceux qui les exploitent et qui les tuent ! y a pas pire mensonge... c'est dur !
Ouais... on peut faire n'importe quoi avec les mots et aussi tuer un rêve...
Y en a trop... c'est lourd ça pèse ça nous écrase... on n'peut plus... Pendant que Céline écrivait sur l'insupportable des guerres et de leur cruauté le docteur Destouches soignait les gens sans renom et sans fric et il se tirait comme un tourbillon quand y sagissait de se faire payer..
Céline blues
A Louis
Dimanche, 14 janvier 2007
Epinay-sur-Seine
Ils ne le regardaient pas Leurs paupières
D’acier les aveuglaient Dures turquoises
Ses yeux matent leurs pieds et leur derrière
Lucioles fraîches ses iris les toisent
Et puis s’en vont ailleurs course légère
Ils ne le voyaient que dans leur miroir
De cendres Ne touchaient jamais ses mains
Longues promeneuses fines du soir
Leurs oracles font sourire les chiens
Volages soigneuses des gens sans gloire
Ils ne le regardaient pas Bien trop fiers
De leur monde mort Les souples topazes
Pupilles des chats lui font la lumière
L’observent qui griffe aujourd’hui d’hier
Ils ne le voyaient que cloué aux murs
Hors du masque totem ses mèches grises
Eparpillées camouflent les coupures
Mauves du rasoir La mimique exquise
Aux lèvres Souffrance fragile et pure
Ils ne le regardaient pas Clown d’hiver
Nez de neige dans sa prison danoise
Rien que la fourrure du chat Béber
Pour tenir chaud Une lueur matoise
Au fond de ses pupilles bleues qui errent
Sur le monde naissant nu sous sa griffe sûre.